Suggestions de lectures

Voici une page  consacrée aux conseils de lectures des chrétiens anonymes qui participent à la vie de ce blog.


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Conseil d'Emylia, le lundi 1er septembre 2014,
François, le printemps de l'Evangile

J’ai bien aimé le livre de Frédéric Lenoir sur le Pape François intitulé « François, le printemps de l’évangile ».
Après avoir raconté la vie de cet homme humble et simple, devenu évêque à Buenos-Aires, son engagement infaillible envers les pauvres d’Argentine, l’auteur montre à quel point ce religieux est devenu l’homme providentiel pour sauver l’institution de l’église embourbée dans des scandales financiers, sexuels et son épuisement religieux qui l’empêchait de réaliser sa véritable mission d’Évangélisation auprès des gens malheureux qui ont tellement besoin d’un peu d’amour pour surmonter leurs multiples difficultés dans leurs vies.
L’église avait véritablement besoin d’un renouveau évangélique.  J’aime bien lorsqu’on me rappelle l’histoire bimillénaire de l’église, en commençant par les apôtres, les Pères de l’église, puis les désastreuses connivences avec le pouvoir romain, puis les pouvoirs des rois et empereurs d’Europe. Lorsque l’église se sent menacée, elle assène l’argument dogmatique ou se retranche derrière la morale des lois. Mais cette attitude détruit la relation et inhibe toute possibilité d’amour. Il n’est pas possible de confondre la morale avec l’esprit des évangiles. Il n’est plus possible de rejeter les gens qui sont différents de la norme (les divorcés, homosexuels, les femmes,…), en se référant de façon aveugle à des dogmes stériles (qui n’existaient pas à l’aube de l’histoire de l'église, mais certains papes en toute humilité se sont considérés infaillibles en excluant à tour de bras).
Il n’est pas besoin de protéger la foi par des dogmes proclamés par des montagnes de bulles, encycliques et autres lettres papales. Il faut ouvrir les portes des églises, faire tomber les murs qui divisent. À elles seules, le retour de l’Église à l’esprit des Évangiles peut la sauver de l’effondrement et lui permettre de redevenir le pasteur des brebis égarées et perdues dans un monde qui devient inhumain.

D'une façon générale, je recommande les livres de Frédéric Lenoir qui sont très accessibles.
Parmis mes préférés:
- L'âme du monde,
- Le Christ philosophe,
- Petit traité de vie intérieure,
- Socrate, Jésus, Bouddha,
- Comment Jésus est devenu Dieu,

il me reste à lire Du Bonheur (dans ma pile de livres à lire)

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Conseil d'Emylia, le mercredi 30 avril 2014
Cinq éloges de l'épreuve

Je crois que mon intérêt pour décrypter le sens et les conséquences des épreuves que nous avons à traverser n’est plus à démontrer. Parfois ces épreuves nous font grandir intérieurement. J’ai signalé à plusieurs reprises un petit livre collectif qui venait de paraître : « Cinq éloges de l’épreuve » que je trouvais excellent. Je viens de découvrir que deux des auteurs viennent de participer à l’émission sur France Culture « Les racines du ciel » de Frédéric Lenoir et de Leili Anvar :
L’émission est aussi passionnante que le livre. Il ne s’agit pas d’encenser le malheur, mais de reconnaître que des moments très difficiles à vivre nous sortent de nos retranchements, peuvent nous faire évoluer et nous rendent plus sensibles et attentifs à la vie en nous. Les deux invités Sylvie Germain et Nathalie Sarthou-Lajus commentent diverses références bibliques ou mythologiques qui donnent une perspective tragique mais porteuse d’espérance lorsque nos vies ordinaires se retrouvent confrontées à une rupture radicale.

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Conseil d'Emylia, le mardi 25 février 2014

Je suis un peu troublée après ma lecture de l’excellent livre « Le Déni, Ils sont au pouvoir, elles sont au service » de Maud Amandier, Alice Chablis, paru en janvier 2014 chez Bayard. J’ai eu besoin de prendre un temps de recul afin de pouvoir rédiger les lignes du résumé qui suivent.
Certes, je me doutais bien qu’il y avait un ostracisme des femmes dans l’Église catholique, comme dans  presque toutes les religions. Mais je n’imaginais pas à quel point cet ostracisme s’appuyait sur une misogynie ayant pour origine plus de deux millénaires de patriarcat hostile, savamment, systématiquement et méthodiquement incrusté dans le dogme de la foi catholique depuis toujours. Si ce livre n’avait pas été préfacé par un grand théologien jésuite Français très reconnu mondialement, Joseph Moingt, j’aurais cru à une exagération d’un mouvement féministe revendicatif. Or, malheureusement il n’en est rien, c’est la triste vérité. Les auteurs démontrent, citations de textes importants à l’appui, que méthodiquement ce dogme a été développé d’une part sur un petit nombre restreint et ciblé d’écrits mythiques d’origine païenne ayant inspiré l’ancien testament, en particulier ceux la Genèse et d’autre part sur la construction continue et évolutive du mythe de la vierge Marie pour définir un archétype de la femme idéale Ève-Marie. Cette figure virtuelle en oxymore de la femme Ève-Marie, irréalisable en pratique par aucune femme concrète en chair, justifie son exclusion à toute forme de responsabilité dans l’Église et le sacerdoce. Les femmes doivent se limiter aux seules tâches les plus subalternes, dans l’humilité et l’acceptation de service des hommes et en toute discrétion. Même si un jour prochain, l’existence et la vie de cette Église ne reposait plus qu’essentiellement sur leurs épaules, il faudrait toujours nier leur rôle primordial. En effet il ne résiderait dans la nature de la femme, dans son essence même, que son devoir inaliénable d’abnégation de toujours servir les hommes, sans la moindre reconnaissance et sans prétention à la moindre réciprocité. Ainsi, l’exigence de liberté si centrale dans le Christianisme, est refusée aux femmes, les excluant par là même de ce que l’on appelle usuellement l’humanité. L’homme se détermine librement par un choix d’adhésion ou non à la foi alors que la femme doit se conformer sans mérite à son essence, sa nature assignée. Le destin de la femme dépend du bon vouloir de l’homme pour la racheter du péché originel au seul motif de son appartenance au sexe de la tentatrice universelle, coupable de la déchéance de l’humanité dans le péché.
Cette culpabilisation éternelle de la femme par l’Église, cette considération inégalitaire des relations hommes-femmes dans un rapport de domination/dominé est en profonde contradiction avec le concept central de l’amour agapé fondé par les Évangiles et l’enseignement de Jésus-Christ. Ainsi ce dogme catholique définissant la nature de la femme et son rôle dans la religion est en opposition complète avec les valeurs fondamentales du christianisme. Bien peu de catholiques ont conscience de cette grave incohérence qui n’est pas pour rien dans l’effondrement actuel moral, numérique et parfois scandaleux de cette Église institutionnelle qui s’accroche désespérément à des valeurs patriarcales archaïques, en déphasage complet avec un monde contemporain qui intègre mieux les femmes qu’autrefois dans une humanité plus tolérante dans sa diversité.  
Ce dogme antiévangélique a été monté grâce à la prérogative exclusive des différents papes qui se sont succédés jusqu’à un passé très récent, voire aujourd’hui même. Le cap risque d’être maintenu encore pendant longtemps, car ce sujet est verrouillé par les papes et la redoutable congrégation de la foi qui est l’institution qui a succédé à l’inquisition. Peut être qu’un jour il n’y aura plus de prêtres dans les églises catholiques. Faudra t’il les transformer en temples protestants où officieront des femmes pasteurs ?

En tout cas les auteurs ont réalisé une enquête passionnante sur les écrits de l’Église catholique. Elles se sont appliquées à démonter les techniques de la rhétorique d’endoctrinement et de désinformation utilisées sur la question féminine, soulignant l’utilisation habile et non fortuite de figures de styles incisives. Les auteurs nous offrent aussi une exégèse remarquable de christologie, en étudiant avec finesse et intelligence les comportements emblématiques de foi authentique et de grande sainteté de bien des femmes des Évangiles. Cet ouvrage majeur est appelé à devenir un livre de référence sur le sujet des femmes et de l’église catholique comme le reconnaît  le grand Théologien Joseph Moingt.




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Conseil d'Emylia, le dimanche 9 février 2014

Le silence de Dieu face aux malheurs du monde
Bertrand Vergely, 2006

Voici un livre de Bertrand Vergely publié en 2006, après l’événement du tsunami en Asie du Sud est en 2004. Je l’avais acheté, il y a 1 ou 2 ans, après avoir lu son livre euphorisant « Retour à l’émerveillement » (le meilleur livre de cet auteur). Seulement l’apparente densité du livre et l’importance et la gravité du sujet m’avaient un peu rebutée au premier abord.
Nous sommes tous confrontés un jour ou l’autre confronté au mal et/ou au malheur dans notre vie. C’est un fait incontestable. Ce livre n’ausculte pas l’origine du mal. Cependant comment le recevoir dans notre vie et quels bouleversements peut-il induire en nous. Selon notre culture, nous n’avons pas la même réaction. Si les asiatiques, d’inspiration bouddhiste -stoïcienne ont plus tendance à accepter la fatalité, nous autres occidentaux, nous sommes plus des révoltés demandant des comptes à Dieu. Est-ce la bonne attitude qu’il convient d’adopter ?
Bertrand Vergely analyse plus particulièrement ce type de mal qui cible l’enfant ou l’innocence (ou la part de l’enfant ou la part d’innocence en nous). Il affirme catégoriquement que ce type de mal est inadmissible, intolérable et injustifiable.
Dans notre culture occidentale, il y a deux attitudes courantes adoptées en réaction à ce mal.
Une première attitude consiste à dire que nous l’avons bien mérité, que personne n’est innocent et que de toute façon on doit payer pour des fautes (on ne sais pas lesquelles) qui nous dépassent. C’est la réaction des amis de Job à laquelle Job refuse de souscrire. C’est la réaction d’une certaine partie de l’Église, qui se fonde sur un argument purement théologique inventé par Saint Augustin au Vième au sujet d’une interprétation de la Genèse sur le péché originel (Il faut savoir que les saintes écritures ne contiennent pas cette culpabilité originelle dont nous serions porteurs. Même si Saint Augustin est un grand Docteur de l’Église et qu’il a laissé des écrits remarquables qui ont fondé l’Église catholique romaine,  sa propre vie n’a pas toujours été un exemple de sainteté. Il est passé chrétiennement d’un extrémisme à un autre. Il a appelé au massacre de païens et de chrétiens, enfants inclus, qui ne pensent pas strictement comme lui pour asseoir l’autorité de l’Église). Malheureusement cette attitude qui a aussi prévalu à l’Époque de l’inquisition, se poursuit toujours  de nos jours sous une certaine forme insidieuse qui ternit ou affaiblit le sens des Évangiles et qui décrédibilise l’Église elle même. C’est ce que Bertrand Vergely appelle la religion extérieure qui s’affirme par le pouvoir pour dominer autrui en faisant exactement le contraire de ce qui est écrit dans les Évangiles et les lettres de Saint-Paul (et autres). Le Dieu que vénère cette religion extérieure n’est pas le vrai Dieu, mais l’idole du pouvoir de domination. Cette forme de religion ressemble fortement au pharisaïsme que Jésus condamnait, et aussi aux religions païennes qui adoraient les Dieux de l’olympe qui étaient complètement indifférents aux problèmes humains.
Une seconde attitude, consiste à se révolter contre le mal qui frappe injustement des victimes innocentes. Le caractère injustifiable justifie une conversion massive de la population occidentale à l’athéisme dans le cadre d’une acculturation religieuse totale. Cette attitude est une impasse qui livre les êtres humains à d’autres pouvoirs qui les dominent et asservissent à d’autres intérêts (tous les divers pouvoirs qu’il n’est pas nécessaire d’énumérer dans ce résumé).
À ces deux attitudes face au mal qui conduisent à des impasses fallacieuses, Bertrand Vergely oppose une troisième voie, celle de la religion intérieure et qui fait tout l’intérêt de ce livre (à partir du quatrième chapitre sur les logiques invisibles). Ces épreuves face au mal nous révèlent quelque-chose de notre intériorité, comme une vraie vie à saisir, à l’instar de cette phrase du Christ : « je suis le chemin, la vérité, la vie. »
Il y a un appel au retournement, pour trouver en soi la puissance (et non pas le pouvoir) de résister à l’inacceptable, par la faiblesse. Cette puissance est celle de la foi qui exprime un désir de vie et de liberté, qui refuse la mort de la vie que veulent imposer les premières attitudes décrites ci-dessous. On comprend alors que Dieu se refuse à entrer extérieurement dans un affrontement direct stérile avec le mal (contre des humains), comme Jésus-Christ avait refusé de répondre oralement à ses persécuteurs. Dieu œuvre, répare, guérit à l’intérieur de soi en offrant sa grâce de la croissance spirituelle. Il ne s’agit ni plus ni moins de naitre à son enfant intérieur, d’abandonner le vieil homme extérieur pour faire vivre son homme intérieur nouveau.
Voici ma compréhension de ce livre exprimée avec mes propres mots différemment de la manière de l’auteur et du résumé sur le quatrième de couverture.
Le rejet du mal s’attaquant à l’innocence est aussi vigoureux que dans le livre de Maurice Bellet « Je ne suis pas venu apporter la paix, essai sur la violence absolue ». Nous voilà rassuré que deux auteurs croyants partagent le même point de vue sur le mal. Cependant les deux auteurs diffèrent fortement de par leur style qui peut plaire plus ou moins. Maurice Bellet a un style littéraire et poétique très évocateur, plus diffus et difficile à saisir précisément. On comprend plus vaguement, par approches successives ce qu’il veut dire. Cela ne retire rien à la beauté et à l’élégance de son écriture. Bertrand Vergely, en tant que professeur de philosophie a un style d’argumentation plus net et carré, mais aussi plus lourd et très dense, qui demande une lecture studieuse et attentive. Il utilise abondamment une figure de style élégante « le chiasme » qui demande tout de même beaucoup d’attention pour en extraire le sens. C’est bien écrit cependant. Chaque phrase semble importante et s’insère dans une logique très cohérente qui se déroule très bien. Aucun des deux auteurs ne fait l’abus de connaissances théologiques pour justifier leur thèse. En effet il serait irrecevable de justifier le mal seulement par la théologie. Bertrand Vergely fait de nombreuses références aux saintes écritures et surtout à la littérature française ou russe pour illustrer ses démonstrations sur des exemples. Heureusement, il n’est pas nécessaire d’avoir lu ces œuvres pour comprendre son argumentation. 
Un dernier point, il est toujours intéressant de connaître le point de vue d’un croyant de culture chrétienne orientale qui offre un autre éclairage, légèrement différent d’une perception académique plus ou moins alourdi par des présupposés théologiques de l’église romaine. Il semble qu’on ait plus directement accès l’esprit des églises chrétiennes initiales dont le fondement religieux ne reposait que sur les Évangiles et l’ancien testament.

Emylia

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Conseil d'Emylia, le vendredi 31 janvier 2014

Quatre petits bouts de pain de Magda Hollander-Lafon

« Sans verbe, la phrase n’a pas de sens ; sans Le Verbe, ma vie n’a pas de sens. »


L’auteure nous offre l’œuvre unique et exceptionnelle de sa vie. Ce livre ne porte pas tant sur l’horreur des camps de concentration que sur le long chemin qui a duré soixante ans pour surmonter les ténèbres, renaitre peu à peu dans un élan de vie et d’amour, et après un long travail spirituel, pouvoir replonger dans son passé terrifiant pour y retrouver comme dans une anamnèse, les petits faits anodins successifs qui l’ont arrachée au désespoir et à la pulsion de mort.
Dans un enfer totalement inhumain et meurtrier, il existe parfois des gestes inimaginables de don de soi pour sauver autrui. Magda a accepté instinctivement ces dons sans percevoir sur le moment leur portée ultérieure, dans sa puissante détermination à survivre, puis à vivre pleinement.
Lorsqu’elle est revenue des camps, elle est dans l’incapacité de parler et d’ailleurs personne n’est en mesure d’écouter l’horreur. Elle va se reconstruire peu à peu, suivant son intuition, avec le Christ et les Évangiles, mais toujours dans l’oubli du passé douloureux. Puis un jour, 30 ans plus tard, elle ne supporte plus le déni scandaleux de la shoah par des révisionnistes. Alors, elle sort de son mutisme, car elle ne veut pas laisser les nazis imposer leur tyrannie au delà du temps. Elle va à la rencontre des jeunes et témoigne sans relâche dans les collèges et les lycées. En faisant le don de son témoignage de vie, elle poursuit sa propre reconstruction intérieure. Ce n’est qu’au terme de 60 ans qu’elle parvient enfin à écrire les mots pour nous communiquer un message d’espérance sur la force de vie qui réside en chacun de nous.
Cette œuvre est sublime de sobriété et de beauté poétique. Elle a d’ailleurs a reçu deux prix  (en 2012, le Prix du Livre de Spiritualité Panorama-La Procure, en 2013, le Prix de littérature religieuse). Je vous propose une vidéo sur son témoignage vivifiant à La Procure.

Emylia

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Conseil d'Emylia, le lundi 6 janvier 2014

Le livre « Espérance d’un cardinal » d'Olivier Le Gendre est tout aussi passionnant que le livre précédent « Confession d’un cardinal » et en tout cas il en constitue un bon complément.
Si le premier livre nous entraine dans différentes époques et différents lieux du monde où le christianisme est présent ou absent et dans les arcanes du Vatican, le second est plutôt un retour sur les expériences vécues et décrites précédemment.
Et ce retour d’expérience ressemble à un cheminement spirituel, aussi bien pour le Cardinal que pour l’auteur. Car qu’est ce qu’un cheminement spirituel ? si ce n’est qu’une réflexion approfondie sur des étapes successives et cruciale de l’expérience humaine à l’aune des Évangiles. Il ne se limite pas à une prise de possession progressive de connaissances intellectuelles, ni à l’apprentissage d’une série de dogmes.
Le témoignage du Cardinal montre qu’un cheminement spirituel ne correspond pas à l’escalade de la hiérarchie ecclésiale mais il ressemble plutôt à une évolution intérieure en parallèle, en filigrane presque. Car même devenu Cardinal, le cardinal n’a pas exploré toutes les significations des Évangiles. Il lui faut redécouvrir la vie de Saint-François à Assise pour comprendre qu’il faut apprendre à se dévêtir de l’accessoire, de l’inessentiel pour ne garder sur soi que la tunique de la pauvreté, de la simplicité et de l’humilité. Je dois rajouter aussi la découverte et la compréhension de ce qu’il appelle le principe de Poo.
L’auteur lui aussi témoigne d’une séquence de son propre cheminement spirituel en rapport avec son expérience de la maladie grave. Ce qui me frappe, c’est la similarité de son expérience compassionnelle et de la mienne, à l’hôpital, comme si nous avions vécu chacun de notre côté une expérience spirituelle potentiellement universelle. (C'est la première fois que je trouve un tel témoignage dans un livre, lire l'extrait correspondant dans la page "morceaux choisis").
Il y a enfin la question indécidable qui est discutée : La foi précède t’elle l’Espérance ou l’inverse ? Et l’amour de charité où se place-t’il par rapport aux deux vertus théologales précédentes ?
À la fin, je trouve le Cardinal bien pessimiste sur la désignation du futur pape. Il n’avait pas imaginé que l’Esprit-Saint serait capable de provoquer un retournement.
L’année 2013 (après la parution du livre) en a du en surprendre plus d’un avec l’élection de Pape François, un vrai pasteur plutôt qu’un théologien…, qui plus est avec le souvenir symbolique de Saint-François. Mais peut être ce changement n’était-il pas déjà en germe dans les dernières pages du livre ?

Emylia


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Conseil d'Emylia, le mercredi 1er janvier 2014

Après ma découverte d’Olivier Le Gendre avec son dernier livre "C'est une étrange aventure que de survivre", j’ai tenu à lire son bestseller « Confessions d’un Cardinal », paru en 2007.
J’ai énormément apprécié ce livre présenté lui aussi sous la forme d’un dialogue passionnant entre l’auteur et un mystérieux cardinal qui dévoile son questionnement face à l’état actuel de l’institution de l’église catholique. Il mentionne les graves affaires de gouvernance de cette église sans se perdre dans trop de détails inutiles. Il montre comment ses erreurs historiques du passé et ses incompréhensions face monde contemporain ont inexorablement conduit à la désaffection massive du catholicisme, à la perte de référence au sacré religieux (peut être pour d’autres formes erronées de sacré, ex culte de l’argent et de la puissance, culte de l’image de l’apparat , idolâtrie de la tradition). Il montre aussi de façon édifiante l’absence de cette église dans le monde mondialisé qui entraine l’absence apparente de Dieu. L’Église a démontré son incapacité à prévenir l’explosion de la barbarie génocidaire dans le pays le plus chrétien d’Afrique. Elle est cruellement absente et silencieuse là où règnent les ténèbres de la pauvreté, du mépris et de l’indignité.
Nous sommes tous concernés par les problèmes de l’Église. L’Église se trouve à un tournant de son histoire. Soit elle emprunte la voie du secret, de l’intégrisme et de l’absence du principe des Évangiles et devient une structure sectaire digne des dictatures. Soit elle renonce aux attributs ostensibles du pouvoir, de la domination pour devenir ce souffle et les mains de Dieu dans un esprit d’amour inconditionnel pour tous les humains croyants ou non.
En écoutant Olivier Le Gendre (video de croire.com :
http://mesvideos.croire.com/video/iLyROoafzCKY.html )en connaissant son histoire, je me suis convaincue que ce cardinal existe vraiment et je vais m’empresser de lire la suite « Espérance d’un Cardinal » qui promet beaucoup en terme d’espoir.
Je partage avec le Cardinal et Olivier Le Gendre que plus que jamais, l’idée qu’il est vital pour chacun d’entre nous de s’interroger soi-même sur son mode personnel « d’Être Chrétien » : "Être chrétien ne consiste pas seulement à croire, mais à incarner la présence de Dieu dans le monde"
Ces livres ayant été écrits avant l’avènement du Pape François, je crois deviner qu'un changement de cap, un virement de bord est peut être en train de survenir. Tous ces remous ne seraient donc pas un pur hasard. Et si moi-même, j’étais happée dans l’histoire de ce retournement du Christianisme ?

Emylia


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Conseil d'Emylia, le lundi 23 décembre 2013

Je viens de terminer le livre d'Olivier Le Gendre "C'est une étrange aventure que de survivre". Cette histoire raconte la proximité avec la mort, d'abord celle d'autrui puis le spectre de sa propre mort avec la maladie grave.
Évidemment, je ne peux pas m'empêcher de faire un parallèle avec ma propre histoire.
L'une des différences importantes c'est que lui était consciemment croyant alors que moi non. Pourtant j'ai éprouvé la plupart des impressions et ressentis qu'il décrit. Quand il affirme que "Jesus ne lui a jamais manqué", je pourrais moi-même affirmer qu'il était là lorsque je souffrais sans en avoir conscience. Il était présent dans mon espoir.
Sinon l'histoire est très bien présentée sur le canevas d'une interview par trois personnages mystérieux de l'église française sur le thème de l'existence des miracles. Curiosité : ces personnages caricaturaux existent-ils vraiment ? Je crains qu'ils pourraient exister.
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Conseil d'Emylia, le dimanche 22 décembre 2013

J'ai lu plusieurs livres sur la vie de Jésus. J'ai particulièrement apprécié le livre
de Christine Pedotti "Jésus, cet inconnu".
L'auteur nous présente la vie de Jésus en racontant en parallèle cette histoire
à partir des quatre évangiles canoniques. Ce livre n'est pas un ouvrage de christologie, mais il est présenté agréablement sous la forme de témoignages fictifs et réalistes. La foi et ce que l'on sait des faits historiques sont présentés en association et sans opposition stérile. Quand il y a ignorance, et bien l'auteur ne cherche pas à la dissimuler. De plus, le fait que 
l'auteur est une femme donne un éclairage particulier sur les relations de bienveillance entre Jésus et les femmes, bien souvent considérées à égalité par rapport à la gente masculine. 
Je recommande cette agréable lecture à tous ceux qui désire se faire un rappel des évangiles, en avoir une synthèse cohérente et s'accorder un plaisir de lecture sous une forme peu courante. Pour ma part, j'ai donné ce livre à mon fils ainé. 
Ce pourrait être aussi un beau cadeau à offrir à l'occasion de Noël.
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Conseil d'Emylia, le Dimanche 15 décembre 2013:
Maurice Zundel, "Quel homme et quel Dieu ?" 
Un livre très profond et enrichissant, pas si facilement accessible.
Il mérite d'être relu plusieurs fois.
Je ferai probablement un bref résumé ultérieurement. 
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Conseil de Laurence, Mercredi 6 novembre 2013 : Sur le thème du handicap
Alexandre Jollien : " Eloge de la faiblesse"

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Conseil de Florence, Samedi 2 novembre 2013 : sur le Deuil

S'il n'y avait qu'un seul livre à retenir, ce serait celui-ci, c'est un incontournable :


- Dr. Christophe Fauré : "Vivre son deuil au jour le jour",
 - Marie-Pierre MAILLOU: "Cri d'âme, cri d'amour"

- Marie-Claire MOISSENET :  Pte d'Espérance et Vie; "Traverser le veuvage",
 - Lytta Basset : "Ce lien qui ne meurt jamais"

- Joan Chitties : "De l'épreuve à l'espérance",
- Elisabeth Kübler-Ross : "La mort est un nouveau soleil.

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Conseil d'Emylia, Samedi 2 novembre 2013 : Pour accompagner un processus de deuil,

Les deux livres suivants m'ont été très précieux pour comprendre ce que faire un deuil signifie.
Sur la mort d'un enfant :
Lytta Basset  : " Ce lien qui ne meurt jamais"
Sur la mort d'un parent :
Leo Fijen/Anselm Grün : "L'année où mon père est mort"

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Conseil d'Emylia, Samedi 25 octobre 2013 : Jean-Marc Potdevin, "Les mots ne peuvent dire ce que j'ai vu"
Ce livre  m’a beaucoup appris sur un type de foi mystique dont j’admet tout à fait la possibilité). Cependant, comme eux, j’ai été prise d’une intuition fulgurante, qu’il y avait une urgence absolue à changer de style de vie. Cela m’a pris à peu près vers la même époque des années 2008-2010, vers à peu près le même âge.
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Conseil de Bea, mardi 22 octobre 2013 : A.Grün,  "Apprendre à faire Silence"
Au sujet du silence voici un extrait de Apprendre à faire Silence d'A.Grün que je trouve intéressant et qui évoque quelque chose que j'ai déjà ressenti.
(commentaire de l'article sur l'Histoire de Pronoms personnels : 
)

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Conseil de bb, mardi 22 octobre 2013 : témoignage de Michel Cool, "Conversion au silence" 
je suis entrain de lire un très beau livre, itinéraire spirituel d'un journaliste Michel Cool, "conversion au silence" Quand le silence se manifeste....il y a des silences joyeux, des silences lumineux, des silences douloureux, des silences glorieux et heureux!
Mon refuge à moi , c'est le silence et je ne suis jamais seul!!! Je vous conseil cette lecture

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Conseil de Laurence, mercredi 16 octobre 2013 : roman d'Eric-Emmanuel SCHMITT, "La part de l'autre"

Le postulat de départ est osé mais simple. Adolf Hitler a échoué à l'exament d'entrée aux Beaux Arts (c'est véridique). Que ce serait-il passé s'il y avait été admis? Tout le livre est construit sur une alternance de chapitres, l'un avec la biographie d'Hitler, l'autre avec cette biographie inventée. La typographie est diffréente selon que l'on est dans dans l'histoire ou dans l'imagination de l'auteur, mais au fil des pages, on en arrive à oublier quel chapitre est vréidique, et c'est là à mon avis toute la force de ce livre. Prendre un personnage symbolisant le mal à l'échelle de la planète, et montrer que ce mal peut parfois résulter d'un enchaînement de hasards, de frustrations, de rencontres... Soyons bien clair, l'écrivain ne justifie pas ce qu'a commis Hitler, il nous incite juste à réfléchir justement sur cette apothéose du Mal avec un grand M. On ne naît pas monstre, on le devient?... Troublant.

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Conseil de bb, dimanche 13 octobre 2013: Laurent Gounelle,  "Le Philosophe qui n'était pas sage".
Un très beau livre à lire à ce sujet! c'est un roman mais il est très dur car inimaginable mais super!! je peux le dire car c'est une situation que nous avons vécue!! c'est de Laurent Gounelle "Le Philosophe qui n'était pas sage".


2 commentaires:

  1. De Florence, à l'attention de bb.

    Bonjour,

    Vous avez aimé "Conversion au silence" de Michel Cool, moi aussi je l'ai beaucoup aimé.
    Je vous conseille un autre livre superbe!! "Les mots ne peuvent dire ce que j'ai vu".
    En mars 2008, Jean-Marc Potdevin, entrepreneur à succès "business angel" auprès de nombreuses startups internet et boulimique de projets, traverse une sérieuse crise de la quarantaine. Il décide d'interrompre toute activité pour partir seul à St. Jacques de Compostelle. En chemin, il entre dans une chapelle et fait une rencontre surnaturelle qui bouleverse totalement son existence.
    "Cette confidence s'adresse à mes proches, à mes très proches. Je m'y "livre" en confiance, de l'intérieur; une livraison faite de souvenirs ressentis, d'analyses, de douleurs, de lectures, de prières, d'expériences, de joies intenses. C'est parce que je parle en cœur à cœur que je peux m'y livrer sans trop de pudeur, en présupposant l'indulgence et la bienveillance de l'âme lectrice. Avec cette volonté d'au moins transmettre l'important à mes yeux, condensé d'un fragment infime du chemin de vie dont la lente maturation et distillation a produit cet élixir livresque, sorte d'enseignement dont la fiole que vous tenez entre les mains renferme la liqueur récoltée patiemment au tempo lent des mois"......

    "Ce que vous possédez vous possède.
    "Détachez-vous des choses, et d'abord de vous même.
    "Découvrez les rudes chemins de l'amour sans mesure.
    "Soyez libres enfin pour aimer envers et contre tout"!

    Je souhaite que cette lecture vous soit aussi riche qu'elle l'a été pour moi.

    Florrence.

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    1. Merci Florence pour ce conseil! Je vais me le procurer et le lire tout à mon aise afin de m'en imprégner de toute sa beauté! tout comme je l'ai fais pour celui de Michel Cool ou en même temps j' écoutais le Requiem de Mozart.

      Je vous remercie infiniment pour tout ces beaux textes!!!!! c'est magnifique!
      Je n'ai pas beaucoup de temps et je n'ai pas la plume facile mais je vous lis tous.
      MERCI

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