Morceaux choisis

Cette page est dédiée à la citation de passages remarquables de différents auteurs ou bien des morceaux de musique.
Je vous souhaite une bonne lecture ou bien une excellente écoute.


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Lundi 24 août 2015

Je me suis laissée glisser dans une aventure spirituelle musicale depuis trois ans
et demi. J'ai d'abord été séduite par une chorale polyphonique d'église.
Pendant trois ans, j'ai chanté tous les dimanches les chants de messe. Puis, après le
départ d'un chef de choeur charismatique, les effectifs de la chorale se sont effondrés.
J'éprouvais bien que mon aventure spirituelle était lié à la musique polyphonique.

Alors au début de l'année 2015, je me suis lancée dans l'interprétation et la composition
musicale.
Voici une séquence musicale de Mozart qui me fait vivre une véritable expérience spirituelle, depuis
l'adolescence.  


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Mercredi 17 décembre 2014

Notre frère le corps

Notre frère le corps,
Qui êtes si humble et si fertile,
Si proche du sol et par là si fécond,
Notre frère le corps qui êtes si proche de nous,
Qui humblement nous permettez d’être ce que nous sommes
En nous permettant de vous oublier,
Par discrétion, par amour,
Notre frère le corps qui êtes nous,
Nous vous remercions d’être là.
Sans vous, nous ne saurions pas.

Alexis Jenni

Son visage et le tien

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Mercredi 5 novembre 2014 : Mission




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Mardi 4 novembre 2014 : Ave Maria de Philippe Rombi interprété par Natalie Dessay

En écoutant ce soir cinemix, je découvre ce nouvel Ave Maria avec la voix
de Natalie Dessay




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Dimanche 25 mai 2014 : Wunderkinder

Aujourd'hui, j'ai découvert la remarquable interprétation au violon du jeune Elin Kolev pour
le "Larissa Lied" dans le film Wunderkinder (que je n'ai malheureusement pas vu).

Divin !






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Mardi 12 mai 2014 : Pour Marie





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Vendredi 9 mai 2014 : Voyage à Avalon de Kenji Kawai

J'ai retrouvé cet admirable chant aujourd'hui après l'avoir entendu dans le film de "L'arbre de vie".
C'est un plaisir de pouvoir le faire partager.

Voici deux versions dont l'une à image fixe et la seconde avec vidéo de l'orchestre et du choeur. Les deux versions ne sont pas tout à fait semblables.
Ma préférée est la première version.



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Jeudi 27 mars 2014 : Incipit de Maurice Bellet


Longtemps j’ai attendu, longtemps j’ai espéré. Quelque chose devait surgir. Quelqu’un parlerait, nous serions à nouveau portés par le courant.
J’approche de la mort et j’attends encore.
Il me semble du moins que j’entends enfin ce que j’essaye de dire depuis trente ans, depuis toujours.
Et c’est une chose simple, absolument simple.
Qu’est ce qui nous reste quand il ne reste rien ?
Ceci : que nous soyons humains envers les humains, qu’entre nous demeure l’entre nous qui nous fait homme. Car si cela venait à manquer, nous tomberions dans l’abîme, non pas du bestial, mais de l’inhumain ou du déshumain, le monstrueux chaos de terreur et de violence où tout se défait.
Cette mutuelle et primitive reconnaissance, c’est en un sens le banal et l’ordinaire de la vie.
C’est ce qui s’échange dans le travail partagé, dans les gestes simples de la tendresse, dans les conversations au contenu peut-être dérisoire, mais où pourtant l’on converse, face à face, présent pour s’entendre.
C’est ce qui subsiste et ressurgit dans les situations extrêmes : quand quelqu’un va mourir, quand quelqu’un par l’âge ou accident est réduit à l’hébétude, ou qu’il se trouve noué dans l’angoisse, ou quand une mère regarde pour la première fois l’enfant qui vient de sortir d’elle.
Alors il arrive qu’un presque rien, la lumière d’un visage, la musique d’une voix, le geste offert d’une main, tout d’un coup disent tout ; et que par exemple cet épuisé qu’on croyait noyé par l’absence de signe, d’un mouvement presque invisible, la présence de la présence.
Parole, primordiale parole où se désigne l’humain de l’humain. Elle peut être sans mot, dans l’aube impalpable du langage. Et si des mots la disent, ils sont chair et esprit, pétris d’une substance qui les exhausse au-dessus du langage ordinaire.

Incipit

Maurice Bellet

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Dimanche 23 février 2014: Quelques paroles prises du scénario du film "Arbre de vie", "Tree of life"

(Ce film peut être visualisé en free streaming à l'adresse web :
http://films-streaming.tv/The-Tree-of-Life--en-streaming-7945.html)


Le Seigneur demanda : « Où étais-tu quand je fondais la terre ? Dis-le, si tu as de l'intelligence. Qui en a fixé les dimensions, le sais-tu ? Qui a tendu sur elle le cordeau ? Sur quoi ses bases sont-elles appuyées ? Qui en a posé la pierre angulaire, alors que les étoiles du matin éclataient en chants d'allégresse et que tous les fils de Dieu poussaient des cris de joie ? » 
Livre de Job, chapitre 38, versets 4,7

« Les religieuses nous ont appris qu’il y avait deux chemins pour traverser la vie, le chemin de la nature et le chemin de la grâce. On doit choisir lequel suivre.
La grâce ne cherche pas sa satisfaction. Elle accepte d’être ignorée, oubliée, rejetée. Elle accepte les insultes et les coups. 
La nature, elle ne pense qu’à sa satisfaction. Et à convaincre les autres d’y œuvrer aussi. Elle aime les traiter avec arrogance, imposer sa volonté.
Elle trouve des raisons d’être malheureuse quand le monde rayonne tout autour d’elle et que l’amour sourit à travers toute chose.
Les religieuses nous ont appris qu’aucun de ceux qui suivent le chemin de la grâce ne connaitraient le malheur. Je te serai fidèle quoiqu’il advienne. »
The tree of life - l’arbre de vie, Mme O’Brien.

« Frères !  Père, ce sont eux qui m’ont conduit jusqu’à toi ! »
« Comment es tu venu jusqu’à moi, sous quelle forme, derrière quel masque ? »
« Comment t‘ai-je perdu ? Je me suis égaré. Je t’ai oublié. »
« Tu m’as parlé à travers elle avec moi. »
« Tu as parlé avec moi depuis le ciel, les arbres,
Avant que j’aie conscience de t’aimer, de croire en toi !
Quand as tu touché mon cœur pour la première fois ? »
« Veille sur nous, guide nous,
Jusqu’à la fin des temps. »
The tree of life - l’arbre de vie, Jack O’Brien.

« Père,
T’ai-je trahie ?
Seigneur Pourquoi ?
Où étais-tu ?
Savais-tu ?
Qui sommes-nous pour toi ?
Réponds-moi !
Nous t’implorons.
Mon âme,
Mon fils,
Écoute nous !
Lumière de ma vie,
Je suis à ta recherche.
Mon espoir,
Mon enfant, 
Je le remets entre tes mains,
Je remets mon fils entre tes mains »
The tree of life - l’arbre de vie, Mme O’Brien.


« La seule manière d’être heureux est d’aimer. Sans amour, la vie passe comme un éclair. »
The tree of life - l’arbre de vie, Mme O’Brien.

Trouve-moi !
Suis-moi.
The tree of life - l’arbre de vie, Dieu


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Samedi 22 février 2014:
"Ave verum corpus" de W.A Mozart





Ave Verum Corpus natum de Maria Virgine
Vere passum, immolatum in cruce pro homine,
Cuius latus perforatum unda fluxit et sanguine
Esto nobis praegustatum in mortis examine.
O Iesu dulcis, O Iesu pie, O Iesu, fili Mariae.



Salut Vrai corps né de la Vierge Marie
Ayant vraiment souffert et qui fut immolé sur la croix pour l'homme
Toi dont le côté transpercé laissa couler l'eau et le sang
Sois pour nous un réconfort dans l'heure de la mort.
O doux, O bon, O Jésus fils de Marie
Aie pitié de moi. Ainsi soit-il.

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Mardi 4 février 2014:

" Gerusalemme" de Bepi De Marzi




Gerusalemme, città di pietre bianche,
cuore inaridito, anima perduta,
cos'hai fatto sul Monte Calvario,
dimmi, cos'hai fatto ?

Gerusalemme, Gerusalemme,
città di rose rosse,
cuore di pietra, anima perduta.

Gerusalemme, città die pietre bianche,
guarda chi piange ai piedi della croce:
piange, Maria, e intorno se fa sera.
Non lasciate sola la madre di Gesù.

Dove sono gli angeli
che nella notte santa
cantavano la pace ?
Piange, Maria, e intorno si fa sera.



Jérusalem, ville de pierres blanches
Cœur desséché, âme perdue
Qu'est ce que tu fais au Mont Calvaire ?
Dis-moi, qu'est ce que tu as fait ?

Jérusalem, Jérusalem
Ville de rose rouges,
Cœur de pierre, âme perdue.

Jérusalem, ville de pierre blanches,
Regarde qui pleure au pied de la croix :
Pleure, Marie, autour de nous il fait nuit.
Ne laisse pas seule la mère de Jésus.

Où sont les anges ?
Que dans la nuit sainte,
Nous chantions la paix ?
Pleure, Marie, autour de nous il fait nuit.

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Mardi 14 janvier 2014 : 


Il ne suffit pas à l'homme d'être né, il lui faut un chemin d'humanité.
MB


Voici un admirable texte sur le respect de Maurice Bellet. On peut retrouver ce texte sur son blog comme bien d'autres textes. 

         Vous commencerez par le respect

... Car vous commencerez par le respect. Vous ne direz pas : la vieille, qui brûle un cierge et marmonne, est une superstitieuse. Ou: cet homme amoureux d'un enfant n'est qu'un pédéraste. Ou : ce révolutionnaire aigri est un aigri. Ou: cette femme acariâtre et dévoreuse de ses enfants est une malade. Vous ne direz rien de tel. Vous ne mettrez pas votre propre frère et semblable dans une prison.
TU NE TUERAS PAS.

Vous commencerez par le respect. Vous ne direz pas : Dieu est ceci et cela, Il existe ou Il n'existe pas (c'est-à-dire il est comme je l'imagine ou comme je ne l'imagine pas). Vous ne me ferez pas dire ce qui vous convient. Vous ne tirerez pas à vous ce qui, de moi, parvient très lointainement à vos oreilles, pour en faire justification de vos crimes.
TU NE FERAS PAS D'IMAGE DE MOI.

Vous saurez que vérité comme justice ne sont pas vôtres et que rien ne me fait tant horreur que le fanatisme, l'odieuse confiscation des biens sans prix. Vous n'aurez en vénération ni l'argent, ni la violence, ni les pouvoirs, ni vos plaisirs, ni quelque seigneur ou maître, ni vous-mêmes. Vous serez libres.
TU N'AURAS D'AUTRES DIEUX QUE MOI SEUL.

Vous commencerez par le respect. Vous quitterez père et mère, afin de mener votre propre vie, sous mon soleil. Vous ne remplacerez pas votre père ou votre mère par quelqu'un d'autre, pas même et surtout pas, sous le prétexte de mieux me servir. Vous les quitterez, vous irez assez loin pour les reconnaître tels qu'ils sont, pour les reconnaître homme et femme, bien semblables à ce que vous êtes, et pour leur donner gratitude de vous avoir donné la vie. Car même s'ils ne vous ont rien donné de plus, et même s'ils ne vous pas voulu et désiré, - ou s'ils vous ont transmis leur mal et leur misère -, ils vous ont donné la vie, quelque chose de ce qui les dépasse et vient de moi est passé par eux, et vous êtes nés, vous qui, sans eux, ne seriez pas.
TU HONORERAS TON PERE ET TA MERE.

Vous commencerez par le respect. Vous ne prendrez pas à l'autre ce qui est son bien, ce qui fait partie de sa propre vie, ce qui le fait vivre, ce qui le soutient dans son existence. Vous ne lui prendrez pas son travail, vous ne lui prendrez pas sa maison, vous ne lui prendrez pas ceux qu'il aime : sa femme, ses enfants, ses frères, ses amis. Vous ne lui prendrez pas ses certitudes, son espoir, son désir, l'oeuvre où il met son esprit, son coeur et ses mains. Vous ne lui arracherez par force rien de ce qui le tient en vie.
TU NE PRENDRAS PAS LE BIEN D'AUTRUI.

Vous commencerez par le respect. Vous ne traiterez personne de lâche, vaurien, voyou, vous ne traiterez personne de bourgeois, de nègre, de raton, de moricaud, de flic, de bolchevik, - sachant d'ailleurs que ce qui dans votre bouche est injure peut être pour lui dignité -. De qui que ce soit vous ne ferez le simple objet de votre plaisir. Vous ne souillerez pas la parole humaine, où je suis, vous ne souillerez pas votre parole par le déni de justice, l'invitation trompeuse, le mépris insultant, l'entortillement de la vérité, le chantage ou quoi que ce soit qui induise autrui à l'erreur et au malheur. Si vous parlez mal de moi, je ne vous en tiendrai pas rigueur, car vous ne sauriez, de moi, parler bien: je saurai entendre vos cris, vos imprécations, vos murmures, et même je saurai comprendre que, ne me connaissant pas, ou conduits malheureusement à me voir tout autre que je suis, vous veniez jusqu'à me maudire, ou à vous désintéresser de moi. Mais je ne vous pardonnerai jamais, si vous vous obstinez, d'écraser ce qui témoigne de moi là où vous êtes, le respect de la vérité, le respect de la vie, et, signe entre les signes, le respect de celui qui vous est semblable et face à face, l'autre homme.
TU NE BLASPHEMERAS PAS, TU NE FERAS PAS DE FAUX SERMENT.

Vous ne vivrez pas seulement pour le travail, ou pour l'argent, ou pour vos jeux, ou pour accroître votre pouvoir, ou pour vous assurer l'établissement et le profit des vôtres. Vous commencerez par réserver dans vos vies la place du grand repos où vous serez disponibles à ce qui vient, attentifs à ce qui est sans prix. vous réserverez soigneusement la place où je suis.
AINSI DEVRAS-TU RESPECTER MON JOUR.

Vous commencerez par le respect. Alors vous sera donné d'entrer dans ce chemin de l'impossible, où vous souffrirez peut-être, et où nul ne vous ravira votre joie. Telle est la porte de mon bonheur.

Maurice BELLET
(Le lieu du combat, Desclée 1976)

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Lundi 6 janvier 2014 : Extrait du Livre d’Olivier Le Gendre « Espérance d’un Cardinal », chapitre « Espoir et Espérance »


-       Que ressentiez-vous ?
-       Un amour profond et définitif pour ces personnes qui souffraient et ne savaient pas pourquoi la maladie les frappait. C’est terrible de voir basculer sa vie d’un seul coup : avant la seconde où le diagnostic est prononcé tout va bien ou à peu près bien, à la seconde suivante on fait un saut vertigineux dans la noirceur de l’inconnu. L’amour n’empêche rien, mais, s’il est absent, ce qui reste de vie devient effrayant.
Donc je les aimais, ces gens, ces petites gens dont j’étais, qui souffraient et ne se doutaient pas que quelqu’un priait en silence au milieu d’eux. S’ils l’avaient devinée, certains n’auraient pas voulu de cette prière, ils l’auraient même rejetée avec violence. Je peux vous assurer cependant que cette prière invisible de la faiblesse avait l’énergie de monter vers le ciel et d’en forcer les portes que trop de gens, par notre faute, croient fermées.
-       Peut-être d’autre personnes au même endroit et dans le même temps priaient-elles aussi sans que vous vous en doutiez.
-       Peut-être Éminence, je n’y avais pas songé. Si c’est le cas, notre prière n’en était que plus belle. Pour autant qu’on puisse mesurer et comparer la beauté respective des prières, ajoutai-je après un moment de réflexion.
-       Vous disiez que l’amour n’empêche rien mais que son absence rendait la vie effrayante, Olivier.
-       C’est difficile pour la plupart des gens, Éminence, de concevoir le tragique de l’histoire de leur voisin et d’accepter de s’en approcher. C’est moins difficile quand on est soi-même immergé dans sa propre histoire tragique : il n’y a pas d’échappatoire possible.
Le tragique de l’Histoire est une question philosophique : on peut l’étudier de l’extérieur, en discourir. En revanche personne ne peut sortir du tragique de sa propre histoire. Dans cette salle, je n’avais aucun moyen d’esquiver le tragique, nous n’avions aucun moyen de nous en évader. C’était cela qui créait cette fraternité très particulière. Ces gens que je côtoyais chaque matin étaient mes « prochains » comme le dit l’Évangile. Je m’interrogeais en silence : que disons nous, nous chrétiens, à ceux qui font face au tragique de leur histoire ?
-       Vous avez trouvé une réponse, mon ami ?
-       Pas vraiment Éminence, plutôt une question.
-       Laquelle ?
-       Dans cette salle d’attente, nous confiions nos espoirs de guérison à la compétence des médecins, mais quand il s’agit du tragique de l’existence, c’est de l’Espérance qu’il s’agit. Dans cette salle, l’espoir était tourné vers la réussite du traitement. L’Espérance était que nos vies menacées aient un sens. Je ne dis pas que notre maladie avait un sens en elle-même, mais que notre vie malmenée ait une raison d’être.

Il est vrai, vous me l’avez déjà dit, continuai-je après un moment de réflexion, qu’il est plus naturel de se poser la question du sens de sa vie quand celle-ci est malmenée que quand elle est triomphante : le succès risque de remplir l’individu tandis que l’épreuve installe un creux en lui.  
...

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Mardi 31 décembre 2013 : "Urlicht", "Lumière Originelle" 

Merveilleux chant « Urlicht » de la 2e symphonie « Résurrection », dans le 4ème mouvement,  de Gustave Mahler interprété par l’Alto Janet Baker.





O Röschen roth !
Der Mench liegt in größter Noth!
Der Mench liegt in größter Pein!
Lieber möcht' ich in Himmel sein.
Da kam ich auf einem breiten Weg;
Da kam ein Engelein und wollt'mich abweisen;
Ach nein! ich lies mich nicht abweisen.
Ich bin von Gott und will wieder zu Gott !
Der liebe Gott wird mir ein Lichtchen geben,
Wird leuchten mir bis in das ewig selig Leben!

Ô Petite rose rouge !
 L'humanité gît dans une très grande misère!
L'humanité gît dans une très grande souffrance !
Toujours j'aimerais mieux être au ciel.
Une fois je venais sur un large chemin ;
Un ange était là qui voulait me repousser.
Mais non, je ne me laissais pas repousser.
Je viens de Dieu et je retournerai à Dieu !
Le cher Dieu qui me donnera une petite lumière,
Pour éclairer mon chemin vers la vie éternelle et bénie !

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Jeudi 26 décembre 2013 : Jerusalem

Lorsque ma joie faiblit, je ne me lasse pas de réécouter en boucle le chant suivant "Jerusalem" de Charles Gounod. Cette musique divine magnifiquement interprétée par Madame Françoise Pollet me redonne immanquablement un coup de fouet et la force de repartir. Cette musique merveilleuse se prête bien pour se souhaiter une bonne et heureuse nouvelle année.





Je n'ai pas trouvé les paroles en latin (Jerusalem, convertere ad Dominum Deumtuum, Jérusalem, reviens vers le Seigneur, ton Seigneur Dieu ! http://www.eolides.com/spip.php?article187 ), seulement en français. Le contexte semble dramatique. Il s'agit de lamentations après la destruction de Jérusalem. Pourtant chaque destruction porte en elle le germe de l'opportunité pour repartir vers de nouvelles d'espérances.


"Jérusalem"
Paroles: Charles Gounod
Musique: Charles Gounod


Ses tribus plaintives,
A tes temples saints ne viennent plus chanter leurs cantiques !
Ses remparts ne sont que décombres !
Ses lévites tremblent, gémissent !
Sur les fronts vierges plus de fleurs !
Son âme le plonge
Dans la douleur sans fin;
De la tristesse le poids l'oppresse !
Les larmes brûlent ses yeux !
Jérusalem !
Reviens, reviens vers le Seigneur Dieu !
Entends un Dieu sauveur !
Tends-lui le bras, rends-lui ton coeur !




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Jeudi 26 décembre 2013 : Repentir

En ces temps de fin d'année, de bilan et de confessions : voici pour moi le chant de musique sacrée qui a été mon tube de l'année. Voici donc mon chant préféré "Repentir" de Charles Gounod, interprété successivement en français :




Ah! ne repousse pas mon âme pécheresse
Entends mes cris et vois mon repentir.
A mon aide Seigneur hâte-toi d'accourir
Et prends pitié de ma détresse!
De la justice vengeresse
Détourne les coups, mon Sauveur!
O Divin Rédempteur!
Pardonne à ma faiblesse,
Dans le secret des nuits je répandrai mes pleurs
Je meurtrirai ma chair sous le poids du cilice
Et mon coeur altéré du sanglant sacrifice
Bénira de ta main les clémentes rigueurs.

et en anglais "O Divine Redeemer" par Kiri Te Kanawa :



Ah ! Turn me not away,
Receive me tho' unworthy;
Hear Thou my cry,
Behold, Lord, my distress !
Answer me from thy throne
Haste Thee, Lord to mine aid,
Thy pity show in my deep anguish !
Let not the sword of vengeance smite me,
Though righteous thine anger,
O Lord ! Shield me in danger, O regard me !
On Thee, Lord, alone will I call.
O Divine Redeemer !
I pray Thee, grant me pardon,
and remember not, remember not my sins !
Forgive me, O Divine Redeemer !
Night gathers round my soul;
Fearful, I cry to Thee;
Come to mine aid, O Lord !
Haste Thee, Lord, haste to help me !
Hear my cry ! Save me Lord in Thy mercy;
Come and save me O Lord
Save, in the day of retribution,
From Death shiel Thou me, O my God !
O Divine Redeemer, have mercy !
Help me, my Savior !



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Vendredi 15 novembre 2013 : Nos prières pour le Père Georges


Souvenez-vous, Vierge Marie de Jules Massenet
Interprété par la cantatrice soprano Françoise Pollet
(CD air sacrés français du XIXeme siècle, enregistré à l'opéra de Massy en 1996, à deux pas de Sceaux)






Souvenez-vous,
Souvenez-vous Vierge Marie,
Tandis qu’à vos genoux,
Humblement je me mets,
Souvenez-vous,
Souvenez-vous que l’on a pu dire à jamais,
Que sans vous trouver attendrie,
Implorant vos secours,
On se soit prosterné
Et que l’on ait été par vous abandonné !
Souvenez-vous,
Souvenez-vous Vierge Marie,

Souvenez-vous,
Souvenez-vous Vierge Marie,
Tandis qu’à vos genoux,
Humblement je me mets,
Souvenez-vous !
Souvenez-vous Vierge Marie,

C’est pourquoi je suis confiante
En votre indulgence pour nous,
Et malgré mes péchés
Tant de plaintes émouvantes
Sainte vierge sainte vierge
Je viens vers vous

Souvenez-vous souvenez-vous
Souvenez-vous Vierge Marie,
Tandis qu’à vos genoux,
Humblement je me mets,
Souvenez-vous,
Souvenez-vous Vierge Marie,

Ne dédaignez pas ma prière...
O mère du verbe incarné !...
Pitié ! ... pitié !...
Que grâce à vous à notre dernière demeure
Le péché nous soit pardonné


Souvenez-vous,
Souvenez-vous Vierge Marie.
Vierge Marie, souvenez-vous. 

inspiré de la prière de Saint Bernard de Clairvaux :

SOUVENEZ-VOUS, ô très miséricordieuse Vierge Marie, qu'on n'a jamais entendu dire qu'aucun de ceux qui ont eu recours à votre protection, imploré votre assistance et réclamé votre intercession, ait été abandonné. Animé d'une pareille confiance, ô Vierge des vierges, ô ma Mère, j'accours, je viens à vous, et gémissant sous le poids de mes péchés, je me prosterne à vos pieds.
O Mère du Verbe Incarné, ne méprisez pas mes prières, mais écoutez-les favorablement, et daignez les exaucer. Amen


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Lundi 11 novembre 2013 : Au sujet des petits soucis informatiques

Le diable sans aucun doute aime ce qui est fluide, rapide et lisse. Il raffole de l’électronique et de ce qui peut nous rendre la vie plus facile jusqu’à nous faire oublier de la vivre. S’il y a un enfer, et il y en a un, et nous y sommes, il nous y aura mené gentiment, par légères poussées, sans aucun drame. Escamoter le réel, c’est son charme.

Ressusciter

Christian Bobin

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Dimanche 3 novembre 2013: Extraits sur le thème du Deuil proposés par Florence




Extrait du livre du Dr. Fauré : "Vivre le deuil au jour le jour",
LE PROCESSUS DE CICATRISATION. Prenons une image: Imaginez que vous êtes dans votre cuisine en train préparer le repas. Il y a un récipient rempli d'huile sur le feu. Soudain, c'est l'accident: mal posé sur la plaque chauffante, il bascule et son contenu se déverse sur votre main, vous brûlant gravement. C'est un traumatisme; il vous prend de court. Deux possibilités s'offrent à vous:

- Vous décidez d'étouffer la douleur: vous enveloppez votre main dans un gros pansement, jusqu'à ce que ça passe... Vous vous dites qu'avec le temps les choses vont s'arranger d'elles mêmes. Vous avez d'autres priorités dans votre vie et vous n'allez pas vous laissez paralyser par cet incident de parcours. Vous prenez donc la décision de ne pas vous en occuper et de laisser faire.

Pourtant, même si vous ne la prenez pas en compte, la blessure n'en existe pas moins. UN PROCESSUS NATUREL DE CICATRISATION va avoir lieu, que vous le souhaitiez ou non. Votre main va spontanément commencer à se réparer.....mais dans quelles conditions? Les tissus vont se reconstruire tant bien que mal avec des adhérences cutanées, des rétractions tendineuses; une infection peut même s'installer. Avec le temps, la cicatrisation ne sera certainement pas de bonne qualité. Vous risquez de ne plus pouvoir utiliser votre main comme avant. Le fait de ne pas tenir compte de la blessure aujourd'hui risque d'hypothéquer l'avenir......
(Suite ci-dessous). Florence.
- Une autre solution s'offre à vous face à cette blessure soudaine, VOUS DECIDEZ D'ACCOMPAGNER ACTIVEMENT LE PROCESSUS DE CICATRISATION. C'est une décision prise en toute conscience face à une situation que vous n'avez pas choisie. Cela signifie que vous vous donnez les moyens de soigner votre main du mieux possible. Vous allez consulter un médecin. Il fait le bilan de vos lésions et vous confie à une infirmière qui élabore avez vous un programme de soins. Jour après jour, pendant plusieurs semaines, elle enlève les pansements, élimine soigneusement les peaux mortes pour favoriser la cicatrisation, applique diverses pommades antiseptiques pour prévenir l'infection.
Tous ces soins font mal, -très mal parfois- mais vous acceptez la douleur car vous êtes encré dans la conviction que ce mal est nécessaire si vous voulez VERITABLEMENT PRENDRE SOIN DE CETTE MAIN MUTILEE. Grâce à l'attention soutenue qu'on vous porte, votre main va cicatriser dans de bonnes conditions, PLUS TARD ELLE SERA A NOUVEAU SOUPLE ET FONCTIONNELLE. Elle portera toujours les traces de la blessure initiale, mais ses conséquences à long terme seront beaucoup moins graves que si vous vous aviez négligée."



Extrait du livre de M.P. Maillou: "Cri d'âme, cri d'amour".

MON DIEU, L'ESPERANCE....QU'EST CE QUE C'EST?
Qu'est-ce que c'est......Si ce n'est une petite lumière dans la nuit.
On s'en approche, sans jamais savoir ce qu'elle est vraiment.
Elle ne nous évite ni la peur, ni l'angoisse ni le chagrin.
Mais pourtant elle nous fait signe qu'elle est là. Elle dit l'indicible, elle est l'indicible.
Mais elle dit tout. L'Espérance, Mon Dieu, ce n'est pas l'espoir.
C'est croire que la vie existe après la mort.
C'est croire que l'amour est plus fort que la mort.
C'est avoir confiance. C'est faire confiance.
C'est accepter cette part de mystère.
Mon Dieu, et si l'Espérance, ce n'était pas finalement cette joie de savoir Jacques heureux, dans la lumière du Christ, malgré notre peine.
Et si c'était.... ACCEPTER CELA?

L'ESPERANCE est une route dont on aperçoit l'issue avant les chemins de traverse.
Un visage, dont on devine le contour avant les traits.
Un pari, dont on saurait qu'il peut être gagné avant même d'avoir joué.
Un tunnel dont on distinguerait la lumière du fond avant même d'en distinguer les parois.
L'espérance, c'est savoir, au fond de soi, qu'on va s'en sortir, avant même d'avoir traversé toutes les épreuves.
L'espérance se donne. L'espérance s'accueille. L'espérance est un don.
L'espérance est grâce.
Je n'ai vraiment réalisé qu'après la mort de Jacques, combien il existe une étonnante proximité entre l'amour humain et l'amour divin, entre les noces terrestres, et les noces éternelles.
Tu sais, mon amour, j'ai trouvé Dieu à travers toi, et non à côté de toi.
Pour toutes ces années, pour toutes ces grâces, pour tout ce bonheur, je te dis....
MERCI MON DIEU.

Marie-Pierre Maillou.


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Samedi 2 novembre 2013: Extraits sur le thème du Deuil proposés par Florence



Ces lectures m'ont aidé par moments à panser mes plaies.....
Florence.

CE LIEN QUI NE MERT JAMAIS (Lytta Basset)

Samuel, le fils ainé de Lytta a mis fin à ses jours à 24 ans.

Le printemps éclate de partout. C'est une de ces matinées où l'avenir sourit de toutes ses dents. « Votre mari vous cherche, c'est urgent ! » Son sang se glace. Elle sait déjà: en vingt-huit ans de vie commune il ne l'a jamais appelée en urgence. C'est arrivé: Samuel... La foudre est tombée. Au petit matin, leur ami A tombe en larmes dans leurs bras: « Deux de mes oncles sont morts ainsi ». Instant de communion, qui la garde dans le cercle de vivants encore capables de souffrir.

Jour de l'enterrement. Au réveil, elle entend intérieurement: « Va vers Samuel ! »
On les a empêchés de le voir, de le veiller, de lui dire adieu. L'adjonction du dedans est si forte qu'elle y cède sans comprendre. Elle obtient l'autorisation de passer un moment à côté du cercueil fermé, dans un salon des Pompes funèbres. Elle le caresse longuement. Sanglote sans fin. Lui demande pardon. Elle s'entend dire « Tu peux partir, Samuel ». Enterrer son propre enfant: intolérable contradiction, monstruosité de la nature. Laisser son enfant partir vers cet Inconnu que, parent, on aurait dû explorer le premier : "Je vais vous préparer une demeure" avait dit Jésus à ses amis peu de temps avant sa mort. Jean 14, 2.

Une parole lui vient inopinément: « Samuel ne s'est pas jeté de la tour, il s'est élancé vers le ciel ».
Deux jours plus tard elle entend M., une amie camerounaise, dire que dans son pays on appelle les jeunes dont l'itinéraire ressemble à celui de Samuel des « êtres de "passage ».
Un verbe s'installe en elle: "consentir". Elle vient de lire Bernard de Clairvaux. « Consentir c'est être sauvé ».

Une femme de passage lui confie son histoire. « A peine devenue veuve elle a également "perdu" son fils disparu à l'étranger, il s'appelait Pascal ». C'est le second prénom de Samuel. Brusquement, cette douleur autre se fraye un chemin jusqu'à sa propre douleur, brisant sa solitude.
Contre vents absurdes et marées « d'à quoi bon », elle continue à participer à l'office quotidien de Béthanie, sa petite communauté où elle est portée par les autres. Ce jour là la lecture est dans l'évangile de Jean, quand Jésus parle à ses amis peu avant sa mort: « Que votre cœur ne se trouble pas, Vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi! Dans la maison de mon Père, il y a beaucoup de demeures; sinon, vous aurais-je dit que j'allais vous préparer le lieu où vous serez? » Elle se trouve tout à coup visitée: à travers les paroles de Jésus, c'est Samuel qu'elle a entendu.

Pour la première fois depuis l'enterrement les larmes reviennent au moment où elle
supplie: « Samuel dis moi que tu es bien maintenant ». Elle reçoit une carte avec un verset du livre des Lamentations: « Non, mes tendresses pour toi ne sont pas épuisées » dit Dieu : « elles se renouvellent chaque matin ». Parole qui hantera son deuil, comme si Quelqu'un ne renonçait jamais, d'aube en aube, à frapper à sa porte...

Depuis un mois le combat n'a guère cessé entre l'immense désir de proximité et la peur de "lâcher". Elle a saisi au vol une parole biblique lue par quelqu'un lors d'une oraison: "Voici, Je suis proche… Je frappe à ta porte"... Les dernières nuits elle a beaucoup rêvé de Samuel au milieu d'eux. En écrivant elle prend conscience qu'elle n'a plus aucun contentieux avec lui : c'est un accueil inconditionnel de part et d'autre. Ce matin là elle entend clairement venu d'Ailleurs: « Moi je suis ! »

Avec le recul, les "visites" de Samuel me rappellent celle de Jésus à Marie de Magdala dans le jardin de Pâques. A peine l'avait-elle reconnu qu'il lui disait: 'Ne me retiens pas" ou "Ne m'attache pas" ou encore "Ne me touche pas". C'est qu'elle cherchait le contact physique, dit-on. Mais on peut aussi comprendre: ne me garde pas pour toi toute seule. En effet, Jésus ajoutait: "Car je ne suis pas encore monté vers mon père. Va vers mes frères et dis-leur: "Je monte chez mon Père et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu".



TRAVERSER LE VEUVAGE. De M.C. Moissenet.

Je n'ai plus besoin de l'appeler ou d'attendre qu'il rentre. Il est là. Je continue à lui parler. Je me mets en colère contre lui quand ça ne va pas. Je lui en veux d'être seulement dans mon cœur et non plus à côté de moi dans la vie. Je sais qu'il continue de veiller sur moi et sur les enfants. Je lui demande: il a encore "des choses à faire" pour nous. Je peux lui demander force et courage. Il me les accorde. Ce n'est pas de la magie mais un sentiment très fort. Où que j'aille, quoique que je fasse, il est en moi. Je ne suis pas deux personnes en une: je me sens "habitée" par mon mari. Je le ressens très fortement mais j'ai beaucoup de mal à l'expliquer. C'est une présence douce, aimante, consolatrice qui m'aide à avancer, quelles que soient les circonstances. L'absence s'est transformée en présence intérieure. Notre conjoint vit avec nous, même si nous pleurons encore parfois, même si certaines prennent encore de temps en temps leur polochon entre les bras pour dormir.
Mon épreuve, avec la grâce de Dieu, m'a aidée à grandir. Je le sais. Mais comme il est difficile parfois, d'accepter, d'admettre qu'il m'a fallu passer par le départ de mon mari sur l'autre rive et avancer souvent péniblement sur le rude chemin du deuil pour arriver à cela! Les voies du Seigneur sont impénétrables. Cependant il n'abandonne pas ceux qu'il aime, même lorsqu'on a du mal à admettre cette évidence. Il m'a confié une mission, je sais qu'il est là pour m'aider à la mener à bien. J'ai traversé une grande épreuve, mais la lumière naît des ténèbres. La souffrance fait partie du parcours de l'homme, de toute femme, mais c'est l'amour qui éclaire tout, qui est le fondement de tout. Le décès de mon mari est un malheur qui a marqué ma vie de façon indélébile, mais c'est aussi un passage pour accéder à la résurrection. Ma vie n'est pas finie avec le décès de mon mari. Elle est précieuse aux yeux de Dieu.

Et l'espérance me pousse à marcher vers l'avenir, avec parfois des hauts et des bas, habitée par une présence, celle du Christ qui "m'a appelée des ténèbres à son admirable lumière" (1 Pi 2-9) mais aussi celle de Pierre, mon mari qui est déjà dans la Lumière.
De cette Lumière qui redonne espoir et sens à notre marche humaine, à notre existence toute entière.
De cette Lumière qui, chaque jour, m'invite et m'encourage à GARDER L'ESPERANCE.



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Dimanche 27 octobre 2013 : Extrait de Christiane Singer :  "Derniers fragments d’un long voyage", 2007. 

J'avais fait paraitre ce texte admirable sur le blog de Thierry, le 20 janvier 2013

Emylia 

Conférence de Christiane Singer,
Donnée par téléphone
depuis sa chambre d’hôpital
à un auditoire de mille personnes,
au forum « Terre du ciel »,
le 3 novembre 2006.

J’ai toujours partagé tout ce que je vivais ; toute mon œuvre, toute mon écriture, était un partage de mon expérience de vie. Faire de la vie un haut lieu d’expérimentation. Si le secret existe, le privé lui n’a jamais existé. C’est une invention contemporaine pour échapper à la responsabilité, à la conscience que chaque geste nous engage. Aussi je voudrais vous parler simplement de ce que je viens de vivre.
Ma dernière aventure. Deux mois d’une vertigineuse et déchirante descente et traversée. Avec surtout le mystère de la souffrance. J’ai encore beaucoup de peine à en parler de sang froid. Je veux seulement l’évoquer. Parce que c’est cette souffrance qui m’a abrasée, qui m’a rabotée jusqu’à la transparence. Calcinée jusqu’à la dernière cellule. Et c’est peut être pour cela que j’ai été jetée pour finir dans l’inconcevable. Il y a eu toute une nuit où j’ai dérivé dans cet espace inconnu. Ce qui est bouleversant, c’est quand tout est détruit, quand il n’y a plus rien, mais vraiment plus rien, il n’y a pas la mort et le vide comme on le croirait, pas du tout.
Je vous le jure. Quand il n’y a plus rien, il n’y a que l’Amour. Il n’y a plus que l’Amour. Tous les barrages craquent. C’est la noyade par immersion. L’Amour n’est pas un sentiment. C’est la substance même de la création.
Et c’est finalement pour en témoigner que j’en sors parce qu’il faut en sortir pour en parler. Comme le nageur qui émerge de l’océan et ruisselle encore de cette eau ! C’est encore dans cet état amphibie que je m’adresse à vous. On ne peut à la fois demeurer dans cet état, dans cette unité où toute séparation est abolie, et retourner pour en témoigner parmi ses frères humains. Il faut choisir. Et je crois que, tout de même ma vocation profonde, tant que je le peux encore – et l’invitation que m’a faite Alain, l’a réveillée au plus profond de moi-même. Ma vocation profonde est de retourner parmi mes frères humains.
Je croyais alors que l’Amour était reliance, qu’il nous reliait les uns aux autres. Mais cela va beaucoup plus loin. Nous n’avons même pas besoin d’être reliés : nous sommes à l’intérieur les uns des autres. C’est cela le mystère. C’est cela le plus grand vertige.
Au fond je viens seulement vous apporter cette bonne nouvelle : de l’autre côté du pire t’attend l’Amour. Il n’y a rien à craindre. Oui, c’est la bonne nouvelle que je vous apporte.
Et puis il y a autre chose encore. Avec cette capacité d’aimer, qui s’est agrandie vertigineusement, a grandi la capacité d’accueillir l’amour. Et cet amour que j’ai accueilli, je l’ai recueilli de tous mes proches, de mes amis, de tous les êtres que depuis une vingtaine d’années, j’accompagne et m’accompagnent – parce qu’ils m’ont certainement fait plus grandir que je ne les ai fait grandir. Et subitement toute cette foule amoureuse, toute cette foule d’êtres qui me portent !
Il faut partir en agonie, il faut être abattu comme un arbre pour libérer autour de soi une puissance d’amour pareille. Une vague. Une vague immense. Tous ont osé aimer. Sont entrés dans cette audace d’amour. En somme, il a fallu que la foudre me frappe pour que tous autour de moi se mettent debout et osent aimer. Debout dans leur courage et dans leur beauté. Oser aimer du seul amour qui mérite ce nom et du seul amour dont la mesure soit acceptable : l’amour exagéré. L’amour démesuré. L’amour immodéré.
Alors, amis, entendez ces mots que je vous dis là comme un grand appel à être vivants, à être dans la joie, et à aimer immodérément. 
  
Christiane Singer
Derniers fragments d’un long voyage
2007.


2 commentaires:

  1. Chère Emylia,

    Mes mots seraient trop pauvres pour commenter ce superbe texte. Je le lis, je le relis, et il me semble qu'à sa lecture mon amour grandi.....

    Depuis le départ de mon époux chez le Père j'ai acheté tout ce qui existe, ou je le croyais tout au moins, hors je m'aperçois qu'il me manque Christiane Singer.
    La semaine prochaine je vais aller à la Procure faire mon marché, pas moins de 8 à 10 livres chaque fois, et je prendrais toute l'œuvre de Christiane Singer. Merci de me l'avoir fait connaître, si vous saviez le bonheur que j'éprouvé en lisant ces textes!!!

    En réalité je me suis habituée à aimer mon époux d'éternité chaque jour avec plus de force, presque de passion malgré son absence physique. Il est avec moi, lui aussi m'aime aussi fort et me protège, je le sais, je le sens, c'est une autre forme de communion totale entre deux êtres, sa présence invisible est chez moi, partout, car "l'amour est plus fort que la mort".

    Connaissez vous Lytta Basset? Elle a écrit un merveilleux livre (entre autres) "Ce lien qui ne meurt jamais".
    Je vais peut être chercher quelque petit passage intéressant pour vous le partager à tous.

    Du fond de mon cœur, merci pour tout. Vous serez "payée" en prière, cela vous va?

    Florence.

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  2. Chère Florence,

    J'ai aussi beaucoup aimé "Ce lien qui ne meurt jamais" de Lytta Basset, avec lequel j'ai essayé de comprendre ce que signifiait "Faire son deuil". Elle a été l'une de mes premières lectures spirituelles. Je vais en parler dans mon prochain Post.

    Mes amitiés fraternelles.

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Emylia