samedi 5 avril 2014

Oser la bienveillance

Je ne sais pas pourquoi, mais il y a longtemps que je m’intéresse à l’empathie et à la bienveillance. Elle s’est révélée à moi mystérieusement lorsque je me suis retrouvée à l’hôpital alors que je ne m’étais jamais interrogée antérieurement sur son existence. Dans ma situation critique, j’éprouvais des sentiments ambivalents. D’une part, le me sentais exclue de facto du monde des bien-portants, reléguée dans la sous-caste des malades cantonnés à leur destin de misère. D’autre part, je sentais bien qu’il était vital de me raccrocher à l’attention, l’amitié, la tendresse et l’amour de ses proches et prochains pour éprouver le désir inébranlable de rester en vie. Peu à peu, j’ai été amenée à découvrir que derrière cette empathie bienveillante, il y avait l’amour gratuit et inconditionnel du prochain, et que cette attitude énigmatique me conduisait inexorablement à l’amour de Dieu en mon prochain.
Et parce que depuis ce temps je m’obstine à vouloir découvrir toutes les traces de bonté qui existent en mon prochain, comme le signe de l’existence de Dieu, je n’ai pas pu me retenir d’aller à la conférence de Lytta Basset sur son dernier livre « Oser la bienveillance » (à la Procure). Lytta Basset a eu de dures épreuves à traverser. Dans son dernier livre, on apprend qu’elle a dû surmonter la maltraitance de sa jeunesse. On sait que dans un autre livre (« Ce lien qui ne meurt jamais »), elle a aussi connu une terrible épreuve du deuil de son fils.
Nous partageons cet attrait irrésistible à vouloir reconnaître tout ce qu’il y a de meilleur en l’humain. Nous ne pouvons plus supporter ce soi-disant péché originel aussi mensonger que pervers, érigé triomphalement comme une vérité dogmatique immuable, en contradiction évidente avec les Évangiles. Ce péché originel accable les humains d’une culpabilité apriori déresponsabilisante, qui légitime et banalise toute forme de violence physique comme morale.
C’est en choisissant de tourner définitivement le dos à cette représentation pessimiste de l’être humain (et on rejoint Jean-Claude Guillebaud sur ce chemin là), qu’on se libère soi-même de ses préjugés, de ses peurs et de ses propres enfermements, que l’on se sauve du vrai péché qui est le refus de la relation humaine sous des prétextes fallacieux de méfiance et de peur, et aussi à la prétention de détenir un savoir sur l’autrui alors qu’on est dans l’erreur et l’ignorance (ne pas juger).
Lytta B a cherché pendant longtemps des personnes bienveillantes qui l’ont écoutée puis aidée à surmonter ses traumatismes. Elle a trouvé sur son chemin quelques personnes qui ont été déterminantes dans sa résilience. Moi aussi, j’ai pu rencontrer quelques personnes essentielles qui m’ont aidée à traverser mes propres difficultés. Il suffit d’un seul contre-exemple de bienveillance pour contredire le dogme du péché originel (Qui sauve un homme, sauve l’humanité).
Ni Lytta B, ni moi-même ne sommes naïves et ignorons la réalité quotidienne de l’existence du mal, de la méchanceté en l’être humain. Mais nous refusons de considérer la méchanceté comme « une nature première », qui condamne éternellement l’être humain à une posture de bouc-émissaire, parce que l’on n’arrive pas à expliquer intellectuellement l’origine du mal. Le pire est la volonté de falsifier la réalité pour se justifier dans l’accusation des plus vulnérables. Peut-être faut-il avoir été mère d’un jeune enfant et tenu un ange dans ses bras pour connaître cette vérité de l’amour premier innocent.
Et avec tout ce travail personnel en profondeur qui a été indispensable pour retrouver le gout de vivre, Lytta B est parvenue à la disposition intérieure lui permettant de soulager les blessures de son prochain dans un accompagnement spirituel personnalisé. Oser la bienveillance, c'est non seulement être capable de découvrir cette disposition de notre prochain à notre égard, mais aussi d'adopter soi-même cette disposition à l'égard de  prochains inconnus.

Emylia


La conférence de Lytta Basset à la Procure le 2 avril 2014




Lytta Basset, Oser la bienveillance par Librairie-La-Procure

Mathieu 18


Extrait de La guérison intérieure, Lytta Basset par netforgod

Il était une foi,.... 



22 commentaires:

  1. Emylia,
    Moi, j'aimerais vous lire Dieu et le bonheur, la joie, le rire,la sérénité, la bonté, le partage,l'amour,l'humour,les rêves,la nature,être heureux, etc, etc.... rien que sur des bonnes choses...rien que du Beau, du Bien et du Vrai. Inversons la vapeur arrêtons de parler maladie,malheur.......
    Je pense que ça serait beaucoup + positif pour tout le monde!!!
    Désolée et merci!

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  2. "Qui sauve un homme sauve l humanité" J aime ! Plus positif que ça tu meurs Merci Émylia Bon Dimanche :))

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  3. Bonsoir Emylia,
    Je ne voulais plus deposer de commentaire, vous souvenez vous?
    Ce soir apres avoir lu votre billet j'ai regarde la video de Lytta Basset "oser la bienveillance" et ma curiosite ou ma soif de decouvrir m'a emmenee a regarder la video d'une emission "il etait une FOI, dont le sujet etait en quete de sens". Tout est dit, quelle belle personne, quelle humilite, outre le grand malheur de la perte de son fils. Sa parole, son temoignage peuvent apporter un immense soutien a nous toutes et tous. Une phrase m'a touchee dans ses propos "acte de soutien et de solidarite, reeducation spirituelle" .... j'arrete ici mon commentaire, mais mille mercis Emylia, petit a petit vous m'aidez a avancer, a progresser. Je commence a comprendre !!!!! il y a du lien, c'est du moins ce que je percois.
    Mes prieres seront pour vous demain a la messe.
    Que Dieu vous bénisse.
    Bonne soiree
    Nainai

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  4. À l’anonyme, du 5 avril à 12 :44

    Partie 1 : Bienveillance

    Je vous remercie pour votre message qui m’engage à corriger une tendance à me fixer sur le malheur. Vous me donnez l’occasion de mieux m’expliquer.
    Je comprends parfaitement votre aspiration que je partage d’ailleurs comme beaucoup d’autres personnes sur « Dieu et le bonheur, la joie, le rire, la sérénité, la bonté, le partage, l'amour, l'humour, les rêves, la nature, être heureux ».

    C’est exactement ce dont je veux parler ici. Et je ne cherche nullement à entrainer mes lecteurs dans la déprime.
    Plus précisément, aujourd’hui, le thème est la « bienveillance » et pour être sure d’être comprise sans ambiguïté, je l’ai bien mis dans le titre.
    Pensez vous que cette vertu de la bienveillance soit si mineure au point qu’elle ne puisse être considérée comme positive ?
    Mais si tout le monde était simplement bienveillant, alors ce serait déjà le paradis sur terre.
    Il me semble pourtant que la bienveillance est au cœur des évangiles et dans l’attitude même de Jésus. Alors vous pourriez me dire, mais non, la bienveillance, ce n’est pas assez fort. C’est de l’amour dont il s’agit.
    Je pense à la parabole du bon samaritain qui prend soin d’un homme agressé sur le bord de la route. Ce bon samaritain est bienveillant à l’égard de cet homme et il en prend soin. Il ne s’agit pas vraiment d’amour dans le sens où l’homme blessé est un inconnu. Pour aimer de l’amour évangélique, il faut établir une relation étroite. Ainsi on peut aimer Dieu, parce qu’on le connaît au travers de la relation-prière.
    Aimer des gens qu’on ne connaît pas me paraît être surhumain. La bienveillance suffit largement.
    La création a mis beaucoup de belles choses à notre disposition. Parmi elles, vous citez la nature,…
    Permettez moi de rajouter que le plus beau cadeau de Dieu, ce sont les personnes qui ont une très belle âme. Comment ne pas admirer ces êtres exceptionnels qui par leur grandeur d’âme, de bienveillance, jusqu’à l’amour, sont capables d’extirper leur prochain de son malheur, (car personne ne peut échapper au malheur). Et ces gens là nous offrent le bonheur sur un plateau. Il suffit de les lire, de les écouter, de les rencontrer.
    Hélas, ils ne sont pas si nombreux que cela. Lytta Basset est assurément l’une des plus grandes figures de la pensée chrétienne contemporaine. Le journaliste du Monde l’a qualifiée de grand Maitre Spirituel en 2001. J’en suis témoin en ayant lu d’elle les livres que j’ai cité, en l’ayant écoutée en conférence et en ayant échangé directement quelques mots avec elle.
    Cette personne a la force spirituelle d’apporter le bonheur dans votre vie. Elle fait de l’accompagnement spirituel individuel. Elle accompagne personnellement des personnes dans des situations désespérées terribles que la médecine ou la religion classique ont renoncé à aider. Permettez moi d’admirer et de louer le seigneur de son existence.

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  5. À l’anonyme, du 5 avril à 12 :44

    Partie 2: Mémoire

    Vous pensez peut être qu’il faudrait ne plus penser au malheur du passé ? Erreur, si vous aviez assisté à la conférence de Lytta Basset, vous auriez compris à quel point, les malheurs du passé, enfouis dans l’oubli ou l’inconscience provoquent des ravages psychologiques et spirituels (et elle constate très fréquemment ces cas dramatiques en consultation).
    Et le sens de christianisme, est l’inscription de sa vie dans la durée, avec un passé et ses peines assimilés, acceptés et assumés avec le travail psychologique et spirituel nécessaires. Car le refus ou le rejet de la mémoire conduisent inexorablement à la névrose et à la souffrance.
    Et pourquoi pensez vous qu’il faille ressasser la mort du Christ à chaque messe ? C’est bien triste non ?
    La raison c’est qu’à la mort du Christ est associée la résurrection. Ces deux événements coïncident avec la joie spirituelle qui apparaît au cœur des apôtres et autres chrétiens. Il y a là du positif comme vous dites.
    La joie spirituelle ne peut apparaître que par contraste, parce que l’on pense qu’on peut surmonter une situation de malheur absolu.
    Je pense à St Paul qui n’arrête pas de mentionner à quel point il a commis des actes odieux dans son passé, mais que Dieu lui a accordé sa grâce : quel bonheur alors. Il ne veut surtout pas oublier son très lourd passé, qui peut être lui donne l’énergie de sa foi indéracinable, qui lui permet d’affronter des épreuves physiques et spirituelles, mais toujours avec la joie qui se devine entre les lignes de ses épitres.
    La joie spirituelle qui est une joie d’adulte est bien plus mature que la joie d’un jeune enfant qui s’émerveille devant le monde qu’il découvre (cf le livre de B Vergely sur l’émerveillement).
    Le souvenir de notre malheur nous rappelle à quel point Dieu nous a sorti de là en nous aimant. Il n’y a rien de tel pour se remplir de joie et de bonheur. Même si la réalité fait encore des siennes.
    Je ne peux que vous souhaiter qu’un regard ouvert et sensible pour percevoir le côté positif des témoignages, surtout quand ils cherchent à montrer comment le bonheur peut surgir d’une traversée du malheur.
    La qualité de ce bonheur là est vraiment divin.
    Que Dieu vous bénisse.

    Emylia

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  6. Bonsoir Nainai,

    Vous avez raison, Lytta Basset est une personne vraiment spirituellement et humainement positive. Pour arriver à son niveau, il faut avoir fait un travail spirituel considérable.

    Bientôt sa conférence sur la bienveillance sera disponible sur le site web de la procure.

    En tout cas, je vous conseille sincèrement son émission aux racines du ciel sur France Culture sur les blessures de la vie et comment les surmonter.
    Je pense que cette émission vous apportera vraiment beaucoup.

    http://www.franceculture.fr/emission-les-racines-du-ciel-les-blessures-de-la-vie-avec-lytta-basset-2013-07-14

    Très bonne écoute.

    Emylia

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  7. Emylia, (anonyme 12 :44)
    ce petit mot juste avant de me rendre à la messe.
    Je suis en phase avec vous. C'est bien et beau ce que vous écrivez.....je pense que pour accéder à ce bonheur, cette joie intérieur de vivre Dieu, nous avons tous, dû passer par des périodes sombres et même très sombres dans notre vie! (personne n'y échappe et c'est d'une manière ou d'une autre que nous le vivons..)
    Peut être que je n'ai plus envie d'entendre parler de malheur, de problème etc... alors que tout nous sourit! que l'on apprenne à ouvrir les yeux et cessons de nous apitoyer. De toute chose négative...il ne peut en ressortir que du positif et c'est ça qui nous fait vivre. Je veux voir Dieu partout comme je vous l'ai dis. Dans la tendresse, la nature, une belle lecture, une belle peinture, un sourire, un bonheur etc...et sur ce blog avec vous tous car nous sommes des chercheurs de Dieu!
    Veuillez m'excuser...je suis comme cela...
    Bon dimanche à tous.

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  8. Bonjour à toutes et particulièrement à l'anonyme de samedi à 14 h 44,

    Depuis le début de ce blog notre amie Emylia a été "gratifiée" de certaines réflexions, sans doute dans le but de l'évolution future du blog, de notre blog, de ce que nous voudrions lire à la place de ceci ou de cela...

    Je vous livre le fruit de mes réflexions personnelles: Emylia a le mérite d'avoir ouvert ce blog alors que nous nous sentions orphelins et je la remercie pour cela.
    Dire que je me retrouve dans ses écrits ce serait mentir, comme diraient les ados cela ne m'interpelle pas !! Alors je prends lorsque cela me convient, et je laisse lorsque je ne trouve pas mon compte.

    Malgré sa très grande culture, son érudition, il manque à notre amie Emylia l'esprit de synthèse pour ne pas s'éterniser dans un billet, un mot entraine un autre, et cela devient répétitif (sa maladie par exemple). Faut-il le reprocher à Emylia? Non, elle a son style avec lequel on accroche ou on n'accroche pas.

    Lorsque Thérèse a annoncé son absence pendant 15 jours j'ai pensé que ce blog se mettrait en sommeil en l'absence de Thérèse, je crois que je ne me trompe pas beaucoup, car le blog EST DEVENU UN DIALOGUE ENTRE Thérèse et Emylia notamment, avec quelques autres interventions parfois. C'est un peu dommage, mais c'est ainsi.

    Maintenant je m'adresse à notre amie anonyme de samedi à 14 h 14. Emylia nous a donné toute latitude pour intervenir dans ce blog, aussi il m'est arrivé d'intervenir sur un tout autre sujet que celui du billet d'Emylia, et nous avons échangé sur mon mot, pourquoi vous ne faites pas autant ?
    La richesse est faite aussi de la diversité, si vous avez une idée, un sujet à nous proposer, vous avez un onglet à cet effet, déposez-le !!

    D'autre part, Croire a ouvert le blog de Thierry, il est tenu par Christiane Rancé, écrivain, journaliste, grand reporter. Le blog s'appelle Pollen, il fallait t penser !!
    Allez lire sa définition de Pollen, c'est beau, frais, pétillant, j'irai butiner à Pollen, mais je viendrais aussi sur ce blog.

    Chère Emylia, excusez ma franchise totale, je regrette beaucoup, beaucoup, que les "Catholiques Anonymes" se limite à 2 ou 3 personnes, et lorsque sur le m^^eme billet je ne vois Thérèse et vous la plus part du temps, cela perd son tntér^^et pour moi. Excusez aussi mon ordi qui disjoncte. J'ai un problème avec cet accent. ^^^

    Très bon dimanche à toutes, vous étiez présentes dans ma prière à la messe.
    Florence.

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  9. Chèr(e) Anonyme du 05/04@12:44 & 06/04@10:38,

    Partie 1 :

    Je comprends pleinement ce que vous voulez me faire comprendre. De plus, je suis trop bien placée pour savoir à quel point la foi ne peut être remise en cause ou corrigée par des points de vues étrangers et divergents. Vous aussi vous savez ce que signifie parcourir votre chemin d’humanité. Vous êtes arrivé à un niveau de maturité spirituelle telle que vous avez décidé de lâcher tous les ressorts qui maintiennent accroché(e) au malheur. Parmi ces ressorts, il y a la mémoire qui relie au passé, la conscience qui attache au réel du présent du monde, l’apitoiement qui enchaine à soi-même. Et vous avez décidé de partir, de larguer les amarres du monde réel pour parcourir les sentiers du monde parallèle du royaume céleste, invisible aux yeux du Monde. Devant vous s’ouvre la pleine vie spirituelle libre et sans entrave, emplie de joie comme le vivait Etty Hillesum au cœur de la tragédie. Cette voie est aussi celle de l’acceptation du réel. C’est beau de vivre comme cela. C’est comme marcher métaphoriquement sur les flots en pleine tempête. Ça marche avec la foi vive ! De là où vous êtes, vous invitez fraternellement votre prochain à vous rejoindre. Comme Pierre, il vous tend la main et manque de se noyer. Vous avez deux options possibles : a) vous le laissez se noyer car vous êtes déjà très loin devant, trop loin du monde, dans cette réalité si peu accessible au commun des mortels. Vous ne souhaitez pour rien au monde sacrifier votre progression en revenant en arrière. b) vous pensez que l’amour de Dieu vous commande de porter assistance. Vous ramenez votre frère a-demi noyé au rivage, là où il a pied. Après l’avoir réconforté comme le ferait le bon samaritain, vous lui expliquez comment vous avez fait pour marcher sur les eaux en lui disant pourquoi et comment vous avez appris cela.
    Peut-être qu’il y aussi l’option c) Sauver sans revenir au rivage ? Jésus le peut, les grands Saints, les vrais accompagnateurs spirituels le peuvent probablement. Moi, je n’en suis pas à ce niveau. Je ne peux pas accompagner en étant véritablement détachée. Et encore même sur le rivage, le rythme de mes pas ne s’accorde pas à celui de mes frères et sœurs. Peut-être le pouvez-vous ? Alors faites le nous partager comme le propose toujours Florence P !
    Après des hésitations contradictoires entre ce que souhaitent les uns et les autres, je crois que je vais poursuivre mon cheminement personnel sans inflexion, comme je le sens car il n’y aura jamais d’accord unanime ; puisque nous sommes tous à des étapes différentes de notre chemin d’humanité. De plus avec le blog de Christiane Rancé, je suis encore moins tenue à remplacer le blog de Thierry B.
    Chèr(e) Anonyme, ma nécessité intérieure me conduit tout de même vers ce que vous me suggérez. Amasser ce trésor de beauté et d’humanité de révèle cette vie. Beaucoup s’exaspéreront en parlant d’érudition que je possède alors que je ne cesse de clamer qu’il s’agit avant toute autre considération, d’une disposition de l’Être que j’essaye de dégager de ma propre terre, en m’inspirant des grandes âmes qui m’ont précédé en cette voie (comprenez bien la différence entre l’érudition que l’on possède comme quelque chose d’étranger à soi et la nature de ce que l’on est et qui ne se possède pas). Je me suis suffisamment justifiée à ce sujet. Je ne me priverai pas de recourir à la culture quand elle m’est nécessaire.

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  10. Chèr(e) Anonyme du 05/04@12:44 & 06/04@10:38,

    Partie 2 :

    Chère Anonyme, quand je vous ai lu(e), j’ai immédiatement pensé à ce philosophe français, d’obédience du christianisme Oriental, Bertrand Vergely qui vient de publier « Deviens qui tu es ». Après ma lecture émerveillée de « Retour à l’émerveillement », il se penche sur la sagesse de cette culture grecque qui su si bien recueillir et exprimer la Parole des Évangiles, comme si elle avait été préparée par un long cheminement de sagesse humaine (St Paul, « une sagesse pour les Grecs, une folie pour Dieu ». Mais c’est mieux que rien).
    Cette citation est en fait « Deviens-ce que tu es, quand tu l’auras appris. »
    Elle a été inventée par le poète lyrique grec Pindare qui vivait il y a 2.500 ans. Elle a été reprise par Épicure, Socrate, Kant, Pascal et Nietzche. Elle suggère que l’on ne devient soi-même qu’après un long travail sur soi, avec la promesse de sagesse mais aussi de joie et bonheur.
    Je pense qu’elle est liée au chemin de vérité et de vie recommandé par le Christ.
    Je vous souhaite toute la joie et bonheur dont le ciel peut vous combler.

    Emylia

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  11. Chere Emylia,
    Decidemment le dimanche est un jour de "mise au point" si je puis m'exprimer ainsi. Moi, la premiere je vous ai fait quelques remarques qui etaient maladroites de ma part.
    Je pense, qu'il vous est tres difficile de faire vivre ce blog. Les Catholiques anonymes presents sur le blog de Thierry, ne sont pas au rendez vous. Puis voila qu'un autre bog "Pollen" vient d'etre cree. Ne changez rien, Emylia, j'ai fini par comprendre qu'il faut "prendre" la, ou cela nous convient. En ce qui me concerne, je reconnais que vous m'avez ouvert la voie. Votre grande culture a aiguise ma curiosite. Vous m'avez donne de l'elan. Le Seigneur nous aime toutes et tous tels que nous sommes et non pas pour ce qu'il voudrait que l'on soit. Chaque etre est unique, et heureusement.
    Peut etre vais je choquer un lecteur anonyme, quel qu'il soit, si je vous dis que je suis plongee dans les Evangiles pour les lire attentivement, pour la premiere fois de ma vie? En dehors de la messe, ma pratique religieuse est bien mince, mais voila que grace a vous elle progresse, pas a pas.
    Alors, Emylia, permettez moi de vous dire encore merci. Tous les commentaires ou temoignages revelent qu'on le veuille ou non, une partie du vecu de chacun. L'ecrit, la paroles, liberent. Il y a du bonheur, de la joie, de l'amour dans le regard de notre prochain, mais parfois, souvent, tellement de tristesse, d'amertumes tant le fardeau est lourd. Je pensais, qu'ici, grace a vos billets qui proposent un sujet, bien precis, nous pouvions donner libre cours a nos ressentis spirituels, c'est bien le but d'un blog? qu'en pensez vous? Vous avez le courage d'avoir entrepris une tache bien difficile.
    Je ne voulais plus commenter, tant pis c'est rate, je me suis attachee a vos ecrits et tous les commentaires m'interessent et m'enrichissent. Si ce blog devait s'arreter, j'en serais profondement attristee.
    Bonne fin de dimanche. Vous etiez dans mes prieres ce matin, a la messe.
    Nainai

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  12. Je lis en ce moment un livre très simple, comme je les aime, sélection de la Procure tout de même. En tournant la page je tombe sur un texte que je veux vous partager pour bien terminer notre dimanche:

    "On reconnaît l'arbre à ses fruits", dit le Seigneur dans Mt. 12,33. Si notre prière est authentique, elle portera des fruits: elle nous rendra plus humbles, plus doux, plus patients, plus confiants, etc. Elle fera éclore peu à peu dans notre vie les "fruits de l'Esprit" dont Paul donne la liste aux Galates: "charité, joie, paix, longanimité, serviabilité, bonté, confiance dans les autres"...(Ga 5,22).

    Et je clôture avec une merveille que nous connaissons tous, mais qui me "secoue" chaque fois que je la lis : "Je t'ai appelé par ton nom. Tu comptes beaucoup à mes yeux. Tu es précieux pour moi, et je t'aime". Isaïe 49 15-16.

    Qui dit mieux ? Bonne fin de dimanche à toutes dans la joie du Christ.
    Florence.

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  13. Re bonjour à tous,

    N'hésitez pas à faire partager vos réactions, vos passions, vos joies, et même les cris du cœur qui peuvent exprimer des tristesses comme des joies.

    Vos post peuvent être en rapport ou sans rapport avec le thème de la semaine ou du jour.
    Il n'est nullement besoin de se référer aux messages postés.

    Les divergences de vue sont inévitables et humaines. Elles sont souvent profitables et positives car elle font avancer, parfois de manière totalement inattendues.

    Même si ça fuse dans tous les sens, l'Esprit y apportera la tendance qu'il veut accorder.

    L'ambition de ce blog est que chacun puisse progresser à son rythme. L'entre-aide
    bienveillante est très prisée, je veux dire, une attitude typiquement chrétienne.

    Bonne semaine à venir et à bientôt.

    Emylia

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  14. Bonsoir Emylia,
    depuis 4 jours, le mot "Oser"......la bienveillance me chiffonne!!! nous pourrions le remplacer par "Etre" je pense qu'à notre stade, nous le sommes "bienveillant"!!
    Continuer votre blog car il m'a beaucoup enrichit à tout point vue!!!et j'en suis vraiment heureuse...Pour l'instant je lis Zundel et c'est du peur bonheur je l'ai découvert grâce à vous! Merci. J'ai lu aussi un livre que Florence m'avait conseillé il y a 2 à 3 mois et je l'ai offert aussi à un ami prêtre , ainsi que beaucoup d'autres choses....même si je dis parfois ce que je pense....je suis comme ça! continuer et MERCI car vous m'avez beaucoup apporté!
    En union de prière avec vous tous.

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  15. Bonsoir Anonyme du 8/04@19:25,

    Ce titre "Oser la bienveillance", je l'ai emprunté au livre de Lytta Basset. Je ne l'aurais certainement pas tourné ainsi. J'ai tenu à rendre hommage à cette grande spirituelle-femme qui a osé devenir pasteur et qui aide vraiment son prochain.

    J'ai l'impression que Lytta Basset veut dire que de nos jours la bienveillance est mal vue, comme peut être soupçonnée de faiblesse ou alors d'un 'intérêt malhonnête dissimulé.

    Il n'est pas évident de résister à l'invitation générale à l'individualisme égoïste, à la défense de ses intérêts mesquins au détriment de la fraternité et de la solidarité. Exprimer ouvertement sa bienveillance, c'est lutter contre la méfiance généralisée et forcée, c'est proclamer que l'amour du Christ existe et qu'il n'est pas démodé mais bien présent en chacun d'entre-nous.

    La bienveillance serait donc une attitude subversive dans un monde individualiste, tout comme le message de Jésus était subversif à l'époque des pharisiens.

    Je suis très heureuse que vous ayez découvert Maurice Zundel et que vous l'appréciez.
    J'aime beaucoup "l'évangile intérieur" et "Quel homme et quel Dieu".
    Je me suis procurée récemment 'L'homme passe l'homme" que je n'ai pas encore lu.
    Assez proche de M. Zundel, j'ai beaucoup apprécié la réédition de François Varillon "Joie de vivre, joie de croire".
    Je vous souhaite encore des lectures pleines de joies.
    En union de prières.

    Emylia

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  16. Bonsoir tout le monde,
    J'aime bien le mot Oser. Oser la bienveillance, oser dire que nous sommes Chretiens, oser dire non, oser aller vers les autres. Emylia a ose prendre le baton de pelerin lorsque Thierry a mis un terme a son blog. Nous osons nous exprimer sur ce blog.
    Oser c'est tenter. , c'est avoir le courage ....qui n'ose rien, n'a rien.
    "Ce n'est pas parceque c'est difficile que nous n'osons pas, c'est parceque nous n'osons pas, que c'est difficile "Seneque".
    Mais j'aime aussi beaucoup "etre" , plutot que "avoir".
    Emylia, nous a invite a nous exprimer. Voila, j'ai ose, dire, cela me fait du bien de vous lire toutes et tous.
    J'ai enfin reussi a "ouvrir" (seulement ce soir) le lien pour ecouter en Podcast l'emission "les racines du ciel" Les blessures de la vie de Lytta Basset. Ce sera pour demain, il est deja bien tard.
    Je me pose aussi une question, pourquoi la periode du Careme, est toujours une periode difficile en ce qui me concerne. Il y a tres souvent des incidents dans ma vie a cette epoque. Cela a-t-il une signification? j'attends avec une certaine impatience l'arrivee de Paques, pour etre dans la joie.
    Je vous souhaite une douce nuit, vous serez dans mes prieres.
    Nainai

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  17. Bonjour Nainai,

    Je vous souhaite une période de Carême la plus paisible qui soit et une Pâques qui se termine dans la joie du renouveau.
    J'espère que les paroles de Lytta Basset vous permettront de dépasser vos blessures résiduelles.
    Mes amitiés en Dieu.

    Emylia

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  18. Bonsoir Emylia,
    J'ai finalement, regarde l'emission Les racines du ciel, hier au soir. Puis je suis allee lire l'evangile de Matthieu (18). J'ai ete a la fois bouleversee par le temoignage de Lytra Basset, mais tres apaisee. Je ne reviendrai pas sur le passage ou elle aborde le pardon, ce fut un moment emouvant. Je vous remercie de m'avoir donner l'opportunite de decouvrir cette Belle personne, qui a traverse de si douloureuses epreuves.
    Bien entendu, je vais reecouter cette emission pour m'en impregner. De meme que j'ai regarde une video sur Youtube "Aimer, sans devorer". J'y ai entendu des mots apaisants et rassurants.
    Mes prieres, tres tard hier au soir, furent aussi pour cette grande dame et pour vous.
    Emylia, "Osez" de belles sorties en soiree qui abreuvent, en abondance, votre Foi.
    Je ne puis m'empecher de faire un petit peche "d'envie", devant vos grandes connaissances et que vous nous faites partager.
    En union de prieres.
    Bonne soiree
    Nainai



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  19. Merci Nainai,

    Je savais que cette grande âme vous apporterait beaucoup.
    J'ai moi-même écouté les blessures de la vie 2 fois.
    Je ne suis qu'au 1er tiers de son livre "Oser la bienveillance".
    Le constat de la maltraitance qui est banalisée et minimisée dans notre société est consternant et affligeant.
    Je dois encore lire beaucoup de pages tristes avant d'accéder à la partie la plus optimiste de son ouvrage.

    Je vais écouter "Aimer sans dévorer" dès que je peux. Je n'ai pas lu ce livre.

    Je suis d'accord avec le mot apaisée que vous employez.
    J'ai ressenti une grande maitrise personnelle, une sagesse, lorsque j'ai assisté à sa conférence.
    Elle a du passer de nombreuses décennies à travailler sur elle-même.

    Notez qu'elle a dit qu'elle avait fait une psychanalyse (elle ne dit pas comment et avec qui).
    Je pense qu'il n'est pas incontournable d'aller chez un psy pour se guérir.
    Un travail spirituel guide considérablement, peut être avec un bon prêtre (vous en avez un).
    Ce travail peut probablement se faire aussi en rédigeant son journal personnel.
    Cela doit faire beaucoup de bien.

    Mes amitiés en Dieu.

    Emylia

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  20. Bonsoir Emylia,
    Oui, j'ai omis de vous dire que ce qui m'avait aussi interpellee c'est lorsque Lytta Basset a parler de sa psychanalyse. Lorsque j'ai debute, la mienne, il y a plus de 20 ans, ma Psy m'avait demande de tenir un journal, afin que je puisse noter tout ce qui faisait relation a mon enfance voire avant. Cela m'a beaucoup aide ainsi que la Psy qui
    pouvait organiser les seances, bien que tres difficiles au debut. J'ai, un jour, des annees plus tard brule ces petits carnets. Nous avons decide, recemment d'en tenir un autre. La psychanalyse et la spiritualite ne sont plus incompatibles pour moi, aujourd'hui. Au debut c'etait le tohu bohu. Maintenant je marche sur deux chemins l'un etant beaucoup plus avance que l'autre. Mais vous m'avez dit un jour qu'il n'etait jamais trop tard, j'ose croire Ue vous avez raison.
    Lors de ma confession, avec mon ami Pretre, j'ai eu une belle ruade lorsque nous avons aborde le sujet du pardon. Il m'a rassuree en me disant que je n'etait toujours pas prete et de demander au Seigneur de le faire pour moi. C'est toujours aussi douloureux, mais j'accepte.
    Merci pour votre bienveillance a mon egard.
    Dieu vous benisse
    Nainai

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  21. correction : lorsque Lytta Basset a parle.......
    Nainai

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  22. Bonjour Nainai,

    Je me permets de rajouter le témoignage suivant. Je suis bien consciente qu'il n'apporte pas grand chose à notre discussion.

    À la fin de la conférence de Lytta Basset à la procure, une personne juste devant moi a littéralement explosée de douleur tant son passé de maltraitance durant l’enfance continuait de la submerger. Elle n’avait pas réussi à se libérer de ce passé invasif et obsédant.

    Elle ne s’était jamais repliée sur elle-même. Elle n’avait eu de cesse que de rechercher de l’aide auprès de psy, auprès de religieux. Elle n’avait jamais pu rencontrer des personnes capables de la soulager. Au mieux, elle avait rencontré de nombreuses des personnes qui étaient au mieux indifférentes, d’autres étaient carrément agacés ou niaient la réalité de sa douleur en l’accusant d’être une affabulatrice.

    C’est à bout de force qu’elle a supplié Lytta Basset de l’aider. Elle a par la suite échangé en privé avec LB et certainement obtenu des coordonnées de contacts en France.
    Cette discussion trop chargée de douleur sera probablement retirée de la vidéo.

    Les auditeurs qui étaient venus à cette conférence sur la bienveillance ont manifesté leur sympathie et leur compréhension à l’égard de cette personne. Puis chacun est reparti chez soi..

    Ne vous souciez pas de me remercier. Je me suis accordée le droit de donner ce que j'ai envie de donner.
    Bonne journée.

    Emylia

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