jeudi 30 janvier 2014

Ma foi, ma richesse ou ma pauvreté ?

En Son Evangile aujourd’hui, Jésus, à Ses disciples, fait cette remarque : « Est-ce que la lampe vient pour être mise sous le boisseau ou sous le lit ? N'est-ce pas pour être mise sur le lampadaire ?

Et ailleurs, Il leur fait cette demande : « Que votre lumière luise ainsi devant les hommes, afin qu’ils voient vos bonnes oeuvres, et qu’ils glorifient votre Père qui est dans les cieux… »

Ainsi celui qui est disciple du Christ - ‘riche dans la foi’ en son Maître, sait ce qu’il doit faire.

Pourtant, et 'en général', comme disait un ami, 'on n’aime pas beaucoup les nouveaux riches. On les regarde, étaler, sans parfois qu’ils s’en rendent compte, les signes de leur richesse fraîchement acquise, comme des enfants qui éclatent de joie en étrennant leur nouveau jouet tant convoité. Ceux qui ne sont pas riches les envient en secret. Ceux qui sont riches depuis longtemps méprisent leur manque de pudeur, qu’ils jugent vulgaire. Quand on est riche, on le cache le plus possible. Il y a des nouveaux riches de toute catégorie ; des nouveaux riches à dix mille, des nouveaux riches à un million. On les reconnaît à leur manière d’afficher leurs biens.' *

Je considère que je fais partie de ces ‘riches dans la foi’ ! Que dois-je donc conclure ? Que dois-je faire ?

Dois-je me taire et ne pas étaler la richesse de ma foi alors que mon Maître me le demande ? Cacher les biens que Dieu a mis en moi, alors qu'Il les a mis afin qu'ils soient vus de tous ?

Quoique je fasse, une chose est certaine, des hommes, je serai critiquée.

L’essentiel est de savoir qui est Celui qui gère ma vie : Dieu ou les hommes !

doris +

* l'ami n'est autre que Thierry !

dimanche 26 janvier 2014

JE VEUX TE DIRE MERCI.

Florence @ tous.

J'ai trouvé dans un ancien "Prions en l'Eglise" une prière qui m'a fait penser à Thierry par son style, le vous la donne :

JE VEUX TE DIRE MERCI.
Il y a des jours, mon Dieu, Est-ce que tu ne trouves pas que je te casse un peu les oreilles,
avec mes litanies, mes demandes, mes supplications?
Je suis toujours là à quémander comme un enfant gâté,
un peu plus de grâce, un peu plus de vertu,
un peu plus de sainteté, un peu plus de soleil,
un peu plus de pluie, un peu plus d'argent,
un peu plus de visites.....
Aujourd'hui mon Dieu, je veux te parler autrement,
je veux te dire merci.
Merci à toi Dieu, d'être là, si proche, si attentif.
Merci à toi Dieu, de m'aimer tel que je suis.
Merci à toi Dieu, d'aimer jusqu'à en mourir.
Merci à toi Dieu, d'être Dieu.
Florence.

samedi 25 janvier 2014

Tourner une page

Voilà, j’ai pris ma décision. Je viens d’arriver au terme d’un cycle, pour en démarrer un nouveau. Il est temps pour moi de me retirer du moins temporairement de mon rôle exposé d’animatrice de ce blog, en me mettant en retrait (je me mets en retraite si vous préférez) et je vous prends au mot. Vous qui désirez maintenir l’existence de cette église virtuelle, relayez vous collectivement pour poster les articles que vous souhaitez voir paraître : billets humoristiques, témoignages, cris de tristesse ou de douleur, poèmes ou prières. Vous les déposerez dans l’onglet « membres » que j’ai créé à cette fin. Je ne vous quitte pas vraiment puisque je serai toujours l’administratrice du blog et je participerai en déposant de temps en temps mon commentaire. Je prendrai soin de recopier vos articles sur la page principale du blog.
Être chrétien, ce n’est pas vivre en ermite dans la solitude. Religion dérive du mot latin religio qui provient lui-même du mot latin relegere  signifiant « recueillement » et dépend aussi du mot latin religare signifiant « relier ».
Que ce blog permette à chacun de s’y recueillir et se relier à Dieu et aussi à ses frères et sœurs, mais aussi y trouver la paix, l’apaisement et la grâce.
En union de prière.

Emylia

Pour le reste, frères et sœurs,
soyez dans la joie,
travaillez à vous perfectionner,
encouragez-vous,
vivez en plein accord,
dans la paix,
et le Dieu d'amour et de paix
sera avec vous.
________________________
(2e épitre aux Corinthiens, chap. 13, verset 11)

Étape critique et nouvelle étape

« Je ne prie pas seulement pour eux 
mais pour tous ceux qui, 
grâce à leur parole, croiront en moi, 
afin que tous soient un, 
comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. »
________________________
- Evangile de Jean 17,20-21 -

Voici mon cheminement de pensée pendant toute une semaine. Il est exposé en deux parties elles mêmes longues, écrites à des moments différents et qui traduisent une évolution de ma pensée. Certains vont fulminer et vont considérer que j’exagère en ne suivant pas les recommandations des bloggeurs. Je pense que d’autres persévèreront à lire jusqu'au bout les arguments qui justifient mes choix et qui répondent aux questions qui m'ont été posées. Mais c'est la dernière fois que ce sera aussi long. Notez tout de même que ça n'excède pas la taille d'un article de revue.


Partie 1 : Étape critique


Le week-end dernier, il  me semble avoir fait un grand pas dans mon évolution spirituelle, grâce à vous chers internautes, mais probablement pas dans le sens que vous souhaitiez. Vos commentaires m’ont conduite à me réinterroger sur ce qu’est vraiment un cheminement spirituel, sur les devoirs des chrétiens ainsi que sur les avantages et les inconvénients d’internet à cet égard.

Un cheminement spirituel est l’évolution d’une relation personnelle entre soi-même et Dieu. Le cheminement spirituel tire sa source de La Parole divine qui est présente dans la Parole humaine. La relation avec l’Esprit-Saint s’établit non sans un certain travail personnel qui peut-être considérable. Deux questions se posent d’emblée : 
1) Ce travail est-il vraiment si nécessaire ? 
2) Pour quels motifs et quelle finalité peut-on suggérer à quelqu’un de changer sa manière d’être en chemin ?

Pourquoi faire partager son expérience ? À défaut d’être engagée dans une louable cause, au service d’autrui, à défaut de prétendre à tout enseignement, catéchèse, évangélisation dont j’estime être incompétente, alors je mets à disposition mon témoignage libre de droits, sur internet, comme d’autres publient des livres. Je pense que c’est bien le minimum que je me dois de donner et c’est bien peu en comparaison de ce que j’ai reçu par ailleurs. Mais je n’ai pas à me soucier de qui le reçoit, car c’est seulement l’affaire de l’Esprit-Saint et non du mien.

Quel est le bilan pour moi de faire partager une partie seulement de mon cheminement spirituel ?

Les différents thèmes que proposait quotidiennement Thierry me permettaient d’orienter mes propres réflexions que je postais sur son blog, pour le bien de tous. Parfois, les retours étaient très riches, et j’y ai souvent trouvé des conseils de lecture pertinents et même parfois décisifs. Par exemple je peux citer le livre « L’oraison des débutants » du Père Marie-Eugène de l’E.-J, conseillé il y a un an et que j’ai lu avec plaisir et profit seulement il y a six mois. J’en remercie encore l’internaute de cette suggestion judicieuse pour moi. Mais d’internet, il ne faut pas en attendre ni l’indispensable, ni l’essentiel.

Ma progression ne tenait pas seulement à la lecture du blog de Thierry. Elle tenait avant tout à mes nombreuses lectures et méditations indépendantes. C’était là et c’est toujours, la partie immergée de l’iceberg. Elle représente un travail solitaire considérable, sérieux, méthodique, progressif, qui n’est pas à l’abri de l’erreur, mais qui est je l’espère sous la supervision de l’Esprit-Saint. Les prières permettent de demander de l’aide pour s’extraire des impasses toujours possibles. J’y ai gagné en transparence à moi-même (entendez aussi la franchise), donc un accès la présence de Dieu un peu moins floue, j’y ai gagné je pense en expérience et en discernement. Mais du vrai chemin spirituel, on n’est jamais parfaitement assuré de ne pas se fourvoyer. Cependant, ce n’est pas vraiment internet qui peut vous le dire.

Quel est le bilan pour mon blog ? À part m’imposer moi-même un sujet de méditation hebdomadaire, je suis désolée de vous dire franchement que j’en ai retiré bien peu jusqu’à présent, pour ma propre progression. Ce week-end, je reçois en pleine figure les commentaires « trop compliqué, trop obscure, trop long, trop sérieux et pas assez d’humour, trop d’érudition, trop de certitudes et des réponses à tout, pas assez de matière spirituelle ». Ce n’est pas un problème pour moi de recevoir ce genre de commentaire car je m’y attends et je sais que j’ai la maturité de l’expérience pour y faire face. Permettez moi de vous faire remarquer que s’il y a bien une pointe d’humour à placer, c’est bien maintenant. Alors rions en ensemble de bon cœur ! Je ne vais pas laisser passer cette occasion inespérée…

Mais redevenons sérieux : Contre toute attente, ce fut l’illumination. Ce fut pour moi l’occasion de me reposer la question sur ce qu’est vraiment un chemin spirituel. Bien peu de personnes sont vraiment capables d’y répondre s’ils ne l’ont pas effectué eux-mêmes jusqu’à très loin dans cette mystérieuse direction. Pourquoi, parce que c’est un exercice très long et très difficile. Seuls les grands Saints et les vrais directeurs spirituels peuvent nous guider. Malheureusement, ces gens là sont singulièrement absents de notre monde et il est bien peu probable d’en rencontrer un, un jour. En règle générale, il faut compter sur nos propres maigres ressources spirituelles, avec l’appui de Dieu et pas trop de celui des hommes en la matière.

Je vais vous faire une confidence très dure, mais je vais être franche, c’est primordial et c’est mon engagement. J’étais vigilante, je m’attendais à le rencontrer un jour ou l’autre, je ne sais pas comment vous l’appelez : « le malin », « le mauvais »,… peu importe le nom que vous lui donnez. Je le définis ainsi : « C’est celui qui veut m’écarter de mon propre chemin, me piéger à l’étape où je suis ». Surtout, ne le prenez mal, c’est juste une définition qui n’est relative qu’à moi-même, je n’oserais surtout pas viser quelqu’un en particulier.

Notez que pour « le manque de matière spirituelle », je veux bien volontiers vous l’accorder et que vous appeliez cela « ma pauvreté » !
Notre monde assoiffé d’audimat me demande d’infléchir ma trajectoire, voire de régresser sérieusement en simplifiant ma démarche et d’y introduire du divertissement au travers de l’humour. Avez-vous jamais trouvé de l’humour dans la bible, dans les prières ? Je ne dis pas que l’humour soit dangereux. Je ne pas nie pas qu’il puisse être très utile dans un cadre d’enseignement ou de catéchèse, comme technique pédagogique de sensibilisation. Mais dans une démarche de chemin spirituel personnel, Dieu n’a que faire de l’humour, mais oui il veut du respect, de l’humilité vraie sans fausse modestie, puis de l’amour quand cela devient possible. Je ne dis pas que Thierry avait tort sur ce point. L’humour peut convenir seulement pour le tout début du chemin ou dans un exercice de communication. Mais celui qui veut progresser pour lui-même doit y renoncer dans sa démarche spirituelle personnelle (mais pas dans le reste de la vie bien sûr). Et croyez moi que l’absence d’humour ne nuit aucunement à la joie.

D’accord ! Si l’humour et le divertissement doivent être exclus du cheminement spirituel, cela ne me définit toujours pas ce qu’est un chemin spirituel. Comment vais-je m’en sortir si personne ne peut me dire ce que c’est ? C’est là que j’en reviens au Père Marie-Eugène de l’E.J. (du Carmel) et à son livre très connu « Je veux voir Dieu » dont est tiré « L’oraison des débutants » que j’ai mentionné plus haut. Je l’avais acheté il y a un an, mais je n’avais pas réussi à y rentrer dedans, rebutée par ses 1158 pages. Il me fallait admettre que je n’étais pas assez mature pour l’aborder. Ce week-end, par une mystérieuse coïncidence, l’Esprit Saint m’a mis entre les mains un digest de ce gros livre «  Pour lire je veux voir Dieu »  que je viens de lire intégralement (merci encore à l’internaute éclairé ainsi qu’à Jean-Marie Potdevin, auteur de « Les mots ne peuvent dire ce que j’ai vu » qui ont recommandé la lecture de P. Marie-Eugène de l’E.-J.).
J’y ai trouvé la confirmation de ce que je cherchais et je vais encore m’en expliquer longuement car c’est nécessaire.

Ce livre décrit précisément ce qu’est un véritable cheminement spirituel tel qu’il a été enseigné par trois grands docteurs de l’Église du Carmel Sainte Thérèse de Jésus (d’Avila), Saint Jean de la Croix et Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus. Cet enseignement devait être probablement destiné aux religieux et religieuses de leurs époques, P. Marie-Eugène de l’E.-J. (P.M.E) en a fait une compilation et une synthèse adaptée aux croyants religieux et laïcs de notre temps.
Pour structurer l’évolution spirituelle P.M.E reprends le modèle des 7 demeures successives de  Sainte Thérèse d’Avila (peu importe le mot utilisé pour représenter ce cheminement, ce n’est qu’une métaphore). Les trois premières demeures sont les plus faciles d’accès, et les quatre dernières demeures sont plus rarement atteintes. Les caractéristiques de chaque demeure sont longuement décrites. Je ne vais pas vous en faire la description, mais je rapporte quelques méthodes particulières que comprend de ce cheminement :
-       La connaissance de soi,
-       L’oraison,
-       La croissance spirituelle,
-       Les lectures spirituelles.
Et encore je n’ai mentionné qu’une infime partie du chemin.
Tout cela m’apporte la confirmation éclatante que si l’on veut s’engager dans cette voie, cela demande un énorme travail personnel :
-Je sais déjà ce que signifie la « connaissance de soi » car je pense arriver à une certaine transparence grâce au travail d’introspection.
-L’oraison, vous voyez ce que je veux dire, je ne vais pas m’étendre, mais il y aurait beaucoup trop à dire.
-La croissance spirituelle, elle existe sans l’ombre d’un doute par l'effet de la grâce.
-Les lectures spirituelles elles sont indispensables pour progresser. Aussi, n’invoquez pas « trop d’érudition ». Si cela vous dérange, alors je ne vous oblige nullement à persévérer.

Mes certitudes et ma capacité à répondre me viennent en partie des connaissances assimilées puis intériorisées grâce à ces lectures. Il n’y a pas de mystère.
Si vous voulez du divertissement, alors que c’est du travail qu’il faut (d’où la complexité et la longueur des méditations), alors ne vous engagez pas dans cette voie.  
Si vous percevez un manque d’humilité dans mes propos, alors sachez que le « je » qui parle n’est plus le moi égotique qui cherche la gloire, mais le sujet librement agissant dans la volonté de Dieu qui s’exprime.

Je ne sais pas trop où je me situe sur l’échelle de cette évolution spirituelle : certainement quelque part dans l’une des trois premières demeures. Comme tout le monde, j'ai mes points forts et mes points faibles. Tant qu’un directeur spirituel ne me dit pas où j’en suis, je ne saurais pas l’évaluer moi-même. Je ne sais même pas si dans ma vie j’aurai l’occasion d’entrer dans la seconde phase qui correspond à la 4ème demeure. Mais peu importe où l’on se trouve, l’essentiel c’est de continuer dans la bonne direction, vers la demeure suivante. Désormais, je m’appuierai sur ce livre pour poursuivre ma voie.

Vous qui m’avez suivi jusqu’ici dans votre lecture, c’est probablement parce que vous êtes courageux et travailleur, et que le travail spirituel ne vous rebute pas. C’est aussi parce que vous êtes déterminé à comprendre. Vous comprenez que pour rien au monde, je ne compromettrai mon travail spirituel pour répondre aux exigences de l’audimat qui veut du divertissement, de la simplicité et de la concision. Internet est le lieu de tous les dangers où le malin peut se manifester. J’en ai conscience. Cela fait partie de la vie spirituelle. Heureusement nous ne sommes pas démunis pour lui résister. Ce n’est pas une raison pour fuir internet. Il faut accepter les épreuves dans la vie spirituelle car elles sont formatrices. Mais le jour où j’estimerai que ma progression spirituelle est en danger, alors je n’hésiterai pas à arrêter ce blog.

Un dernier mot d’expérience personnelle : Votre cheminement spirituel est précieux et fragile. Il est avant tout le votre et personne d’inexpérimenté n’a à infléchir votre progression, sauf Dieu.
Avant de vous sentir capable d’affronter le malin, juste après les débuts du chemin, il faut que les premiers pas de la croissance spirituelle puissent s’accomplir dans un lent processus de maturation, à l’abri d’interférences destructrices. Alors protégez-vous si nécessaire dans l’isolement ! Ce n’est qu’après, que vous pourrez sortir de votre tanière pour enrichir votre évolution par l’expérience au contact du monde. Quand vous serez prêt, vous le percevrez intimement.

Emylia,
Lundi 20 janvier 2014


Partie 2 : Nouvelle étape


Durant la semaine, j’ai relu une bonne partie de ce petit livre de seulement 125 pages qu’est « l’oraison des débutants ». Le Père M-E expose abondamment la vision de Sainte Thérèse de Jésus sur le cheminement spirituel, surtout pour les débutants. L’enseignement que donne Ste Thérèse provient essentiellement de sa propre expérience et était destiné aux religieuses du Carmel.

D’abord, il faut savoir qu’il y a plusieurs types de spiritualités chrétiennes ou écoles de spiritualité. Si Ste Thérèse fonde celle du Carmel,  il y a aussi l’école ignacienne et bien d’autres.
Certaines écoles mettent l’accent sur la piété, d’autres sur la liturgie et le Carmel met l’accent sur les lectures spirituelles qui sont essentielles.

Alors bien sûr, une attitude de simplicité extrême comme celle de Saint-François d’Assise, axée sur la contemplation pure est très belle. Que certaines attitudes de ce type mènent à la Sainteté, n’en exclut pas pour autant les autres formes. Cependant il faut être touché par la grâce surnaturelle pour progresser comme Saint François. Et ce genre de Saint est plutôt exceptionnel.
Pour les foules des croyants dont la foi n’est pas foudroyante, il y a des possibilités moins hasardeuses et plus systématiques pour accélérer l’évolution spirituelle.

Ste Thérèse explique que la foi a besoin de se nourrir de la connaissance de la vérité révélée pour subsister et que l’homme ne peut aimer que ce qu’il connaît. Et je rajouterai que la connaissance ne peut s'assimiler que par la compréhension.

Voici quelques citations de Ste Thérèse tirées du Chapitre 4 consacré aux lectures spirituelles :

« L’amour devient curieux de connaître ce qu’il aime. Il ne se lasse pas d’interroger et il use tous les moyens d’investigation en son pouvoir. Il étudiera la vérité révélée pour la scruter, recueillera toutes les analogies qui la traduisent, les convenances qui l’expliquent, les commentaires qui l’éclairent, afin d’aller plus loin dans la vérité elle-même, puiser un aliment qui nourrira la foi et l’amour. »

« Certaines âmes pourraient croire que l’aliment intellectuel n’est d’aucun secours, mais devient un obstacle à leur oraison. De là à supprimer, à sacrifier toute lecture instructive …Cette négligence expose ces âmes à un danger dont toute la gravité ne se découvrira que plus tard. »

« Certes, les besoins de lumière distincte sont différents suivant les âmes ; il n’en est point dont la foi puisse se développer sans la nourriture de la connaissance de la vérité révélée. »

« Pour rester vivante dans une âme et agissante dans une vie, la foi doit être assez éclairée et assez forte pour résister à tous les ferments qui la menacent et toutes les pressions qui s’exercent sur elle. Si elle n’est pas nourrie selon une sage mesure, à peine peut-elle échapper à la ruine ; à plus forte raison, elle ne peut aspirer à soutenir une vie spirituelle profonde ; »

On pourrait se demander à quel danger Ste Thérèse fait allusion dans la 2ème citation. La Sainte les évoque dans son 5ème Chapitre sur les distractions et les sécheresses spirituelles. Pour résumer, elles mènent à l'inefficacité de la prière avec pour conséquence la mélancolie, la tristesse jusqu'à la dépression. C'est le fameux péché d'acédie. J'en reviens, à vouloir trop associer humour et spiritualité, on prend un risque grave.


Pourquoi travailler avec l’écriture ?
Si les grands Saints sont des Maitres, les petits saints que nous sommes sont des écoliers. Ils ont besoin de livres et de cahiers.
Je suis comme l'un de ces élèves appliqués. J'ai besoin de reformuler selon mes propres mots cette connaissance reçue afin de m’en imprégner intérieurement. Les mots sont choisis et agencés pour exprimer le mieux possible le sens compris et reconstruit.

Au sujet  de la méditation, Ste Thérèse déclare qu’elle ne peut se passer de livres. Cependant, le Père M-E reconnaît que :

« Pour nos esprits modernes plus intuitifs que discursifs, plus avides de vivant et de concret que de longs raisonnements, ces méthodes et ces livres de méditations ont vieilli en peu de temps ».

Donc je vous l’accorde que mon esprit n’est pas trop dans l’air du temps. Ce doit être pour cette raison que mon âme s’évade parfois dans la lecture de textes du passé pour retrouver la compagnie des âmes des temps plus anciens.

Mais il n'y a pas toujours que de la méditation. Mon oraison, est beaucoup plus mentale et non verbale. Ste Thérèse doit la considérer comme une oraison de recueillement.

Pour conclure, toutes ces discussions ont eu un effet constructif, en m’amenant à maintenir que je n’étais pas dans l’erreur pour avoir adopté une vie spirituelle reposant sur la lecture, la méditation et l’écriture. J’y ai trouvé la confirmation chez Ste Thérèse de Jésus, Docteur de l’Église que personne ne songerait à remettre en cause. Je suis ravie d’avoir trouvé ma Sainte de référence. Et donc je ne renoncerai pas à ce chemin que j’ai commencé à parcourir de cette manière depuis environ quatre ans.

Emylia
Jeudi 23 janvier 2014



Epilogue


Je crois maintenant que je suis arrivée au terme de mon témoignage sur mon passé récent, sur l’histoire de ma conversion. Cet événement appartient maintenant au passé. J’en ai dit l’essentiel que ne je parvenais pas à garder pour moi. Je l’ai achevé avec les phrases de Ste Thérèse parce que je devenais peu crédible. Maintenant, je bute sur le présent et le futur n’est pas écrit.

Je suis comme Thierry à la fin de son livre « Catholique anonyme », en stand bye. Je ressens maintenant la vacuité. Nul ne sait comment tout cela va continuer. Le blog est toujours là, mais je ne sais pas ce que je vais pouvoir y écrire, ni sous quelle forme, ni à quelle fréquence. Du coup il reste bien plus ouvert à tous.



Emylia
Vendredi 24 janvier 2014









samedi 18 janvier 2014

Droit de réponse

Mes chers amis anonymes,

D’abord, je vous remercie d’avoir pris la parole pour vous exprimer sur ce blog. Votre attitude est parfaitement légitime et je vous comprends parfaitement : vous n’y retrouvez pas ce que vous aviez l’habitude de lire sur le blog de Thierry. Je reconnais que Thierry avait un réel talent pour reconnaître la présence de Dieu dans les petites anecdotes du quotidien. Il réussissait à transformer ses anecdotes en expériences spirituelles dont il avait la gentillesse de nous les faire partager. Ses messages étaient comme un don divin qu’il avait reçu et qu’il nous transmettait à son tour.

Je dois avouer que mon expérience spirituelle personnelle est différente et qu’en cela il m’est pratiquement impossible d’exprimer ce que je ne vis pas sous cette forme. (Je n’ai jamais caché que ce blog serait différent dès mon premier article de présentation de ce blog). Il me paraît naturel que toutes nos expériences spirituelles soient très différentes les unes des autres. Il faut s‘en réjouir car elles constituent une véritable richesse que nous devrions nous partager et nous échanger. Ces différences devraient nous rassurer : nous sommes des êtres humains et non des clones.

Je me permets d’insister que si nous ne nous sentons pas appelés à l’évangélisation ou la catéchèse, nous avons peut être un devoir de témoignage qui peut aider d’autres personnes inconnues.

Pour ma part, à l’exception que quelques rares faits que je rapporte de temps en temps sur ce blog, je trouve que Dieu est singulièrement absent de ma vie publique. Peut être est ce que ma vie professionnelle se déroule dans un cadre hyper-sécularisé, où l’être humain est absent de l’objet de ma profession ? Cela doit être certainement très différent dans les milieux scolaires, hospitaliers ou dans certaines associations. Certains d’entre vous doivent vivre de riches et difficiles moments plein de sens spirituel. Pour ma vie privée, je souhaite garder une certaine discrétion et un grand recul, sauf exception.

Pour moi, Dieu se révèle beaucoup moins dans les choses de la nature, et beaucoup plus dans les relations humaines. Ma vie spirituelle se nourrit avant tout des nombreux témoignages souvent attendrissant des gens du présent (comme vous, mes amis lecteurs de ce blog) et du passé. Le souvenir est aussi une forme de relation. Comment mes frères ou sœurs de tous lieux et époques ont-ils vécu dans leur chair les bouleversements spirituels de leur vie ? S’ils se sont donnés la peine d’écrire leur cheminement, c’est bien pour que je parvienne aussi à construire le mien. Pour cette raison, j’éprouve une réelle gratitude à leur égard : celle de m’éviter de tuer en moi ce désir de vie mystérieux qui me dépasse et dont je ne saisis pas toujours bien l’origine. De plus, en pensant à eux, je les tire de l’oubli et de l’ingratitude, comme une prière de reconnaissance qui remonte vers le passé. Je vous en prie, soyez reconnaissant pour tous ceux qui ont fait du bien à l’humanité !

Mais en aucun cas je ne confonds la connaissance que j’ai d’une expérience spirituelle réelle d’une personne avec un savoir dogmatique désincarné. Je ne possède aucune réponse définitive à aucune question qui me taraude. Je suis en permanence dans le cheminement interrogatif. Où vais-je ? Je n’en sais rien ! Je fais ce que je peux. Mais je sais que je ne suis qu’aux premières étapes d’un très long parcours, très loin derrière beaucoup d’autres qui donnent plus de leur personne et de leur vie.

Au sujet de la longueur de mes textes, je dois mentionner que je n’ai découvert que très récemment que Raison et Foi étaient compatibles, et que dans mon mode de fonctionnement, la Raison renforce la Foi. C’est pour cela qu’il me faut un peu de place pour développer l’argumentation de mes pensées qui ne tiennent rien du hasard. C’est probablement la raison qui me conduit à tenir ce blog.

Enfin, je m’imagine qu’un jour prochain, je pourrais me retrouver face à Dieu et qu’il me demande ce que j’ai retenu de plus beau de ce passage par la vie terrestre. Je ne vais tout de même pas lui présenter mes diplômes et mon CV ! J’ai déposé le contenu de mon cœur dans mes méditations spirituelles sur ce blog …


Emylia